Une réunion a eu lieu entre Rénatan, exclu de classe depuis trois semaines à cause de sa teinture rose, et la direction diocésaine en charge du lycée privé La Sagesse de Valenciennes, jeudi 21 décembre. Une proposition écrite de médiation doit être envoyée aux parents avant la rentrée de janvier.
"Si cette réunion n'est pas concluante, cela se finira devant les tribunaux", prévenait Orlando, le père de Rénatan, en amont de la rencontre du jeudi 21 décembre avec la direction du Diocèse de Cambrai, en charge du lycée privé La Sagesse de Valenciennes.
Si aucun compromis n'a été trouvé au cours de cette réunion, selon le père de famille, une proposition de médiation doit être envoyée aux parents pendant les vacances de Noël. "On reste dans l'attente, on ne sait pas ce qu'il en sera de cette proposition, explique Orlando, qui menace de porter plainte sans issue positive pour son fils. Dans tous les cas nous avons un nouveau rendez-vous le jour de la rentrée."
Il dénonce une "discrimination de genre"
Cela fait maintenant près de trois semaines que Rénatan, élève de seconde professionnelle, n'est plus retourné en cours avec ses camarades. La direction de l'établissement lui interdit l'accès en classe, en raison de la couleur rose de ses cheveux jugée non conforme au règlement intérieur, qui proscrit les "coiffures fantaisistes".
L'adolescent, bientôt âgé de 17 ans, dénonce une "discrimination" et refuse de changer sa teinture. "Pourquoi certaines filles ont des cheveux rouges, bleus ou verts et ne sont pas sanctionnées ?, interroge le père de famille que nous avons contacté. C'est une forme de discrimination de genre, et j'ose espérer que ce n'est pas de l'homophobie."
Il ne dort et ne mange quasiment plus et a perdu presque 6 kilos.
Orlando, père de Rénatan
Depuis son exclusion - même si le lycée l'autorise à venir en salle de permanence pour étudier à l'écart des autres élèves - le quotidien de Rénatan est devenu "difficile". "Il ne dort quasiment plus, ne mange plus et a perdu presque 6 kilos", raconte Orlando. La médiatisation de l'affaire et les commentaires sur les réseaux sociaux n'aidant pas.
Une plainte préparée
Cette réunion apparaît comme celle de la dernière chance pour trouver une solution à l'amiable dans cette affaire. "On espère vraiment qu'à l'issue de cet entretien, Rénatan pourra réintégrer les cours", avance le père. Sans quoi, ce dernier annonce qu'il portera plainte pour "discrimination" à l'encontre de l'établissement.
De son côté, la direction du lycée explique à nos confrères de France Bleu Nord que les colorations de cheveux ne sont pas interdites, mais qu'elles doivent respecter une palette classique de couleurs (avec des variantes de brun, blond et châtain). Le rose, comme le vert ou le bleu, sont considérés comme des couleurs fantaisistes.
Contactée, la direction du Diocèse de Cambrai ne souhaite pas répondre aux questions relatives à cette affaire.