Le tribunal administratif de Lille s'est prononcé sur l'opposition du maire de Raismes à l'ouverture d'une école musulmane hors-contrat sur sa commune. Les arguments du maire n'ont pas été considérés comme recevables.
Le recours du maire de Raismes au tribunal administratif de Lille n'aura pas porté ses fruits. En décembre 2016, alors que l'association "Mines de savoirs" vient de déclarer l'ouverture d'une école musulmane hors-contrat en mairie, le rectorat et le maire de la commune Aymeric Robin décident de saisir en urgence le tribunal administratif pour empêcher l'ouverture de l'école.
Le maire de Raismes met alors en cause les règles élémentaires d'hygiène, qui ne seraient pas respectées dans l'école. Des travaux sont effectuées, le rectorat autorise l'ouverture de l'école. Mais pas Aymeric Robin, qui poursuit la procédure judiciaire.
"Je suis profondément républicain et attaché à la laïcité. Je trouve que cette attitude de l'éducation nationale et l'insuffisance de la loi est un coup de canif dans les valeurs républicaines que je défends corps et âme", expliquait t-il alors . Et d'ajouter : "j'irai jusqu'au bout".
Raisons d'hygiène et de bonnes mœurs
Le tribunal administratif de Lille a rendu sa décision ce lundi, rappelant que le maire d'une commune peut effectivement s'opposer à l'ouverture d'une école privée hors-contrat, mais uniquement pour des raisons d'hygiène et de respect des bonnes mœurs.
Or, "le juge des référés considère que les motifs invoqués par le maire de Raismes pour s’opposer à l’ouverture de l’école « privée musulmane et éco-citoyenne mixte » sur le territoire de sa commune n’étaient pas fondés et / ou ne relevaient pas, de la question de l’hygiène et des bonnes mœurs, mais de législations autres, pour lesquelles il existe des procédures spécifiques", indique le tribunal dans un communiqué. "Le juge des référés suspend en conséquence l’exécution de l’opposition à ouverture."