Visite d'Emmanuel Macron dans le Nord : on vous explique ce qu'est le pacte Sambre-Avesnois-Thiérache

Après deux reprogrammations, le Président Emmanuel Macron se rendra dans le Nord ce mercredi 29 janvier 2025, pour constater les avancées des deux Pactes pour la réussite de la Sambre-Avesnois-Thiérache (SAT). Lutte contre le chômage, réindustrialisation, impulsion sociale... On vous résume ce qu'est ce pacte lancé en 2018, qui a changé le paysage de la SAT.

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Après plusieurs revers et modifications d'emploi du temps, la visite d'Emmanuel Macron dans les Hauts-de-France est toujours programmée et aura lieu ce mercredi 29 janvier 2025. Comme le précise l'Élysée à la veille de son déplacement, le Président français se rendra dans le Nord, à Maubeuge, pour visiter l'usine Framatome à partir de 18 heures. Emmanuel Macron se rendra ensuite à Aulnoye-Aymeries pour rencontrer les acteurs territoriaux impliqués dans le pacte Sambre-Avesnois-Thiérache (SAT).

Le chef d'État ne se rendra donc pas dans l'Aisne cette fois-ci. Une volonté de "répartir au mieux" ses visites dans la région : Emmanuel Macron s'était déjà déplacé dans ce département lors de la signature du PSAT 2, la deuxième partie du pacte Sambre-Avesnois-Thiérache, en 2021.

Concernant le choix de l'usine de Maubeuge, l'Élysée souligne que "les deux entreprises Framatome", l'autre s'est installée à Jeumont, "sont des usines qui recrutent d'importants dispositifs de personnels, symbolisant parfaitement le renouveau industriel impulsé par le PSAT."

La visite présidentielle devait initialement avoir lieu le 23 janvier, mais les obsèques de l'ancien ministre Didier Guillaume, passé au ministère de l'Agriculture sous le premier mandant d'Emmanuel Macron, programmées le même jour ont conduit le Président de la République à reporter son voyage au 30 janvier. Son déplacement avait ensuite été avancé à ce mercredi 29, en raison d'une séance plénière du Conseil régional devant se tenir ce jeudi. Or, il faut le rappeler, la Région figure parmi les acteurs principaux du pacte SAT, son absence lors de la visite du Président aurait donc été remarquée.

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Un peu d'histoire

Le Pacte pour la réussite de la Sambre-Avesnois-Thiérache est né en 2017, lors de l'arrivée d'Emmanuel Macron à l'Élysée. L'un des chevaux de bataille menés par l'ancien ministre de l'Économie, fraîchement nommé Président de la République, était alors d'accompagner les territoires français marqués par l'extrême pauvreté, un fort taux de chômage et des difficultés socio-économiques flagrantes. Parmi les territoires ciblés par ces aides : la Creuse, le Val d'Oise, le Bassin minier et la Sambre-Avesnois-Thiérache, zone à cheval sur les départements de l'Aisne et du Nord.

Des chantiers liés aux PSAT 1 et 2 sont toujours en cours. Comme ici, le nouveau stade d'Hautmont. © Fred Giltay / FTV

En 2018, la SAT enregistrait un taux de pauvreté de 23%, presque le double du niveau national, établi à 12 points. Un seuil de pauvreté inquiétant qui s'est rapidement traduit par un déclin démographique, avec par exemple la fuite de 10 000 jeunes hors du territoire ces dernières années. Pourtant, au cours du XVIIIe siècle, la Sambre, l'Avesnois et la Thiérache étaient des territoires dynamiques, portés par l'industrie textile ou l'agriculture. Mais dès la fin du XIXe, les guerres, la désindustrialisation et la crise du monde agricole ont mis à mal cette zone des Hauts-de-France, qui a lentement glissé vers une paupérisation de sa population.

Malgré le déclin actuel de la Sambre-Avesnois-Thiérache, son passé industriel et agricole laisse entrevoir des atouts économiques évidents et, ainsi, la possibilité d'un renouveau social, financier et entrepreneurial pour les habitants et les acteurs locaux.

Le Pacte en quelques mots

Dès 2018, un premier Pacte Sambre-Avesnois-Thiérache surnommé "PSAT 1" a donc vu le jour. Étalée sur trois ans, cette aide de l'État visait à rendre ses lettres de noblesse à ce territoire en entamant de grands travaux de rénovation et de construction, financés grâce à une enveloppe de 73 millions d'euros.

Ces grandes œuvres se sont emparées de thématiques générales telles que la mobilité, la ruralité, la lutte contre la pauvreté, le retour à l'emploi et l'industrialisation, pour permettre à la SAT de gagner en compétitivité. Parmi les projets les plus scrutés, on retrouve par exemple le dédoublement des voies sur la RN2 (un chantier attendu depuis 50 ans dans la région), la réouverture à la navigation du canal de la Sambre, l'extension des pistes cyclables, le développement des classes à l'école et la construction du nouvel hôpital de Maubeuge, livré en 2021.

Le Centre hospitalier de Maubeuge. © Fred Giltay / FTV

Emmanuel Macron s'était alors déplacé une seconde fois dans les Hauts-de-France en 2021, afin de constater l'avancée du Pacte et de signer dans la foulée la deuxième partie, le "PSAT 2". Le Président français avait déjà organisé une visite sur ce territoire en 2018, lorsqu'il avait signé le PSAT 1 avec les collectivités territoriales, à Aulnoye-Aymeries.

Ce deuxième Pacte pour la réussite de la SAT s'est surtout attelé au développement des services publics sur le territoire et à la poursuite des actions engagées dans le premier volet du pacte. Création d'un nouveau commissariat à Aulnoye-Aymeries, d'une maison de la santé à Jeumont, d'une cité administrative à Avesnes-sur-Helpe, réhabilitation de 78 logements au sein du Familistère de Guise à destination des seniors et des jeunes actifs... Quelques dizaines de nouveaux projets entamés grâce au doublement de l'aide apportée par l'État, portée jusqu'à 294 millions d'euros.

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Un territoire transformé en sept ans

Lorsque l'on se rend dans la Sambre aujourd'hui, les habitants ne tarissent pas d'éloge sur les aménagements créés ces dernières années. Tous ne connaissent pas l'existence du Pacte Sambre-Avesnois-Thiérache, mais force est de constater que ses effets ne sont pas passés inaperçus. Côté élus, c'est le même son de cloche. À Maubeuge, le maire DVD Arnaud Decagny explique : "Je n'ai qu'à passer une tête depuis la fenêtre de la mairie pour voir les changements apparents." Pour l'édile maubeugeois, les PSAT 1 et 2 ont eu l'effet d'un petit plan Marshall sur sa commune. "On a accueilli un bowling, un espace de sport, un parc… Le Pacte nous a permis d’avoir des moyens pour repenser la ville et ses quartiers. C'est une opportunité extraordinaire de porter de nouveaux projets qui profitent directement aux habitants", s'enthousiasme l'élu, qui espère voir naître rapidement un troisième volet du PSAT.

À Aulnoye-Aymeries, les changements engendrés par ces aides de l'État ont également transformé la commune et ses environs. En sept ans, la Sambre est devenue méconnaissable. "Ce territoire en plein déclin est en train de repartir, grâce à un développement géré collectivement", note Bernard Baudoux, maire PCF de la commune.

Ce territoire est toujours dans de grandes difficultés, mais aujourd'hui on a l'espoir d'obtenir une forte création d'emploi. Avec près de 15 000 personnes qui vivent au RSA, le chômage est le volet le plus important ici.

Bernard Baudoux, maire PCF d'Aulnoye-Aymeries

Forcément, un PSAT 3 serait le bienvenu, pour consolider les acquis déjà obtenus depuis 2018. Le 17 janvier dernier, le maire de Maubeuge assurait d'ailleurs que ce Pacte était en bonne voie d'aboutir.

Bernard Baudoux en dit un peu plus : "Le Pacte 3 s'attaquera directement au chômage. Les premiers volets visaient surtout à créer des conditions d'accueil pour les entreprises, à réindustrialiser notre territoire. À aménager une base fertile pour créer de l'emploi."

Les effets du Pacte sur l'investissement d'entreprises privées dans la SAT se font d'ailleurs ressentir depuis quelques années. À Hautmont, par exemple, le maire Stéphane Wilmotte (DVD), explique.

En 2021, l'investisseur Histoire & Patrimoine, spécialisé dans la réhabilitation des monuments historiques, s'est engagé à mettre 10 millions d’euros pour rénover l'abbaye d'Haumont.

Stéphane Wilmotte, maire DVD d'Hautmont

Une belle histoire parmi tant d'autres, qu'Emmanuel Macron pourra constater lors de sa visite ce mercredi, même si aucun Pacte 3 ne semble en voie d'être annoncé au cours de ce déplacement.

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