VIDEO. Adolescent tué par balles à Aniche : sa mère témoigne

Alowaisa Makdonald a vu son fils aîné mourir sous ses yeux devant la porte de leur appartement d'une cité habituellement tranquille d'Aniche, entre Douai et Valenciennes. Ivenson, 15 ans, a été tué d'une balle dans la tête alors que trois individus avaient fait irruption dans l'immeuble.

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"Ce sont mes soeurs, mes cousines qui me parlent pour ne pas pleurer, il y a des gens qui m'appellent pour me dire de rester tranquille et être forte", nous explique Alowaisa Makdonald, qui a été entendue ce jeudi au commissariat d'Aniche . Mercredi soir, vers 22h, la vie de cette mère de famille de quatre enfants, qui réside dans un modeste immeuble de la rue Edmond-Laudeau, a basculé dans l'horreur.

Son fils aîné de 15 ans, Ivenson, a été tué devant la porte de son appartement du rez-de-chaussée, presque sous ses yeux, dans des circonstances que la police judiciaire de Lille cherche encore à déterminer.
 
L'adolescent a succombé à ses blessures dans la nuit, après avoir reçu une balle dans la tête. Trois individus, dont deux étaient cagoulés, venaient de faire irruption dans l'immeuble. Alowaisa Makdonald, la mère de la victime dit avoir reconnu parmi eux l'un de ses cousins.
 


"Il y a mon cousin qui a sonné à ma porte", raconte-t-elle. "Il y a ma fille (...) qui est allée ouvrir la porte. Moi j'étais dans le salon, sur le canapé, j'ai demandé : "C'est qui ?". Elle m'a dit que c'était mon cousin (...). Je lui ai demandé "Il veut quoi ?". Elle me dit "Il n'a rien dit". J'ai dit : "Va te coucher". Elle n'était même pas entrée dans sa chambre qu'on a réentendu la sonnette. Là j'ai dit : "Laisse la porte fermée". (...) Mais ils ne m'ont pas entendu, j'étais dans le salon. Et là, mon fils aîné (la victime NDLR), il a ouvert la porte, il a dit : "Maman, viens !". Moi j'ai couru, (...) on était derrière la porte, ils étaient en train de bousculer, ils nous avaient aspergé avec une bombe lacrymogène. Et après, j'ai entendu un coup de feu."
 

"C'était mon génie"


"J'ai pris mon fils dans les bras", poursuit-elle. "Il y avait beaucoup de sang par terre, j'ai crié, j'ai hurlé "A l'aide, à l'aide ! Venez m'aider, il y a mon fils qui va mourir". Là, il y a ma cousine qui habite en haut qui est descendue, elle a vu le sang, elle est tombé par terre. Il y a un autre garçon qui est venu, je lui ai dit "Prends les enfants" parce que moi j'étais en train de hurler. Il y avait ma fille de 11 ans, mon fils de 7 ans et ma petite de 2 ans. Les petits, ils étaient derrière, moi j'étais dans le couloir allongée par terre, je hurlais, je criais... Les enfants, ils ont tout vu quand leur frère était en train de mourir...."

Les trois individus ont ensuite pris la fuite. Alowaisa Makdonald dit ignorer ce que voulaient son cousin et ces personnes cagoulées. "C'est mon cousin, il est venu sonner à la porte, il sait qu'on va ouvrir la porte. Je ne sais même pas ce qu'il voulait à 21h."
 

Elle décrit son fils décédé comme "son génie", un garçon "qui ne cherche pas les bagarres", qui "ne fume pas" et qui aimait jouer à la console. Il était scolarisé en classe de 3e au collège Théodore Monod à Aniche où ses camarades le décrivent également comme un ado sans histoire. "Il était gentil, il travaillait bien à l'école", nous a confié l'un d'eux. "Quand il rentrait chez lui, il s'amusait un peu avec sa console avec ses amis. Il ne sortait jamais, il restait chez lui souvent. Il était posé Ivenson, c'était un gentil". "On jouait au foot ensemble", témoigne un autre élève. "C'était quelqu'un de bien".
 

Un jeune homme en garde à vue


Ivenson n'était pas connu des services de police. Sa famille, originaire de Guyane (où vit toujours le père de l'adolescent), est arrivée à Aniche en 2011. Pour Marc Hémez, le maire (DVD) de la commune, ce drame est inexplicable. "Ces criminels, qui sont-ils ? Pourquoi ont-ils fait ça ? Quel était leur mobile ?", s'interroge-t-il. "Ça m'intéresse de le savoir. Mais encore une fois, quand je le saurai, quand vous le saurez, quand nous le saurons, ça ne fera pas revenir ce gamin et ça n'atténuera pas la douleur de cette famille, ni de ses proches".

"Un jeune majeur déjà connu des services de police est en garde à vue depuis le début de la matinée", a déclaré ce jeudi soir à l'Agence France Presse le procureur de la République de Douai, Frédéric Teillet, qui a précisé que "les investigations continuent sur des "co-auteurs"". Le parquet n'a pas souhaité préciser, à ce stade de l'enquête, si la personne placée en garde à vue était le cousin évoqué par la mère de la victime.
 
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