Une équipe de cinq pompiers du Groupe de Secours Catastrophe Français (GSCF), basé à Villeneuve d'Ascq, s'est rendue dans la région de Valence (Espagne) pour venir en aide aux populations locales. Ils ont, entre autres, apporté des pompes aux sinistrés.
Depuis le 29 octobre, l'Espagne est en proie à de terribles inondations, principalement concentrées dans la région de Valence. Au sein de la cellule de crise du Groupe de Secours Catastrophe Français (GSCF), Gentil De Passos, pompier, et ses collègues assistent impuissants à ce drame.
Mais, "malgré le fait qu'il n'y ait pas de demande d'aide internationale, et sans faire d'ingérence, on a décidé de partir jeudi 1er novembre dans la soirée, pour arriver à Valence le lendemain en fin de matinée", raconte-t-il.
📢 Arrivée de notre équipe de soutien du GSCF en Espagne ce 1er novembre en début d'après-midi. Confirmation : première équipe de secours déployée sur le secteur, prête à évaluer les besoins et apporter l'aide nécessaire. Merci pour votre soutien et solidarité ! #GSCF #Secours… pic.twitter.com/uilHCIGgXI
— Pompiers - Humanitaires du GSCF (@humanitairegscf) November 1, 2024
Basé à Villeneuve d'Ascq, le GSCF est une Organisation de Solidarité Internationale (OSI) qui fournit une aide d'urgence lors des catastrophes naturelles ou humaines. Face à l'ampleur des dégâts, cinq pompiers du groupe sont donc partis fournir de l'aide sur place. Le GSCF était également intervenu lors des séismes au Maroc et en Turquie.
Groupe électrogène, pompes, nettoyeurs haute pression...
Originaires du Pas-de-Calais, de Nice, de Carcassone, de Normandie, mais aussi de Paris, ces cinq pompiers sont partis en Espagne jusqu'au dimanche 3 novembre pour livrer du matériel de secours : "un groupe électrogène, une tronçonneuse, des balais, des pompes, des aspirateurs, des nettoyeurs haute pression", détaille Thierry Velu fondateur du GSCF.
Leur mission s'est concentrée sur le secteur d'Alfafar, situé quelques kilomètres au sud de Valence. "Quand on est arrivé, il y avait des barrages. C'était une scène apocalyptique, tout était sens dessus dessous. On est allé directement au contact de la population, sur des reconnaissances, tâter le terrain et voir comment les aider", dépeint Gentil De Passos, chef de mission au GSCF
En moins de 24 heures les pompiers ont pu livrer tout le matériel dont ils disposaient. Leur geste a été salué par les sinistrés et secours sur place. "Ils étaient surpris de nous voir", relate le chef de mission, "les autorités ont été claires avec nous, ils n'ont pas besoin d'aide au niveau humain. Mais le matériel a été accueilli chaleureusement. Ils étaient contents que des Français viennent les aider."
De courte durée, la mission du GCSF s'est étendue du 1ᵉʳ au 3 novembre. De retour dans l'hexagone, Gentil De Passos souligne la "satisfaction de rentrer avec le devoir accompli, malgré la désolation sur place." Thierry Velu, son supérieur, souligne la réussite de la mission, mais ne manque pas de pointer une "frustration" chez ses troupes : "ils aimeraient bien faire plus".
Au moins 217 morts
Selon les derniers chiffres communiqués, six jours après la catastrophe, les inondations font état d'au moins 217 morts dont 213 dans la seule région de Valence. Les opérations de recherche ont repris lundi 4 novembre et pourraient alourdir ce bilan.
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Un nombre non précisé d'habitants manquent toujours à l'appel et de nombreux parkings sous-terrains, totalement inondés, n'ont pas encore été totalement inspectés. Le ministre espagnol des Transports Oscar Puente a expliqué que les secours avaient exploré en priorité "les zones plus accessibles" situées "en surface" mais qu'"il reste encore des rez-de-chaussée inondés, des sous-sols et des parkings" où pourraient se trouver "des personnes décédées".
Ce sentiment d'impuissance face aux éléments s'est transformé en flot de colère chez les sinistrés. Lorsque le roi Felipe VI et la reine Letizia se sont rendus sur place dimanche 3 novembre, des habitants, excédés ont alors hurlé : "Assassins ! Assassins !" D'autres ont lancé de la boue sur le cortège royal.
En raison d'une météo toujours pluvieuse, c'est désormais la région de Barcelone qui est placée en vigilance rouge pour "risque extrême" de précipitations a annoncé l'Agence météorologique espagnole.
Avec AFP