Après avoir dominé l'Asvel au Palacium (67-59), mercredi, l'Esbva débarque en terre rhôdanienne avec une idée en tête : braquer Lyon-Villeurbanne, ce samedi 20 mai 2023, et rapporter le trophée dans le Nord, six ans après son premier titre. Pour vous faire vivre cet événement, nous avons fait le voyage avec les guerrières de Villeneuve-d'Ascq. Immersion.
Ce vendredi, en fin d’après-midi, les joueuses de Villeneuve-d’Ascq profitent d’un dernier entraînement à l’Astroballe. Sourires, selfies, bavardage… L’ambiance est plutôt relax pour une veillée d’armes. "Il y a de la joie dans ce groupe, glisse Antonio De Barros, le coach adjoint. Il faut profiter de ces instants. On bosse depuis le mois d’août pour ça."
Cela n'empêche, ici, tout le monde connaît l’importance de l’échéance du lendemain (samedi à 15h15). Si les guerrières de l’Esbva l’emportent face à l’Asvel pour ce match retour de la finale de la ligue féminine de basket, elles ramènent le trophée de championne de France dans le Nord. En revanche, si elles s’inclinent, elles devront ferrailler lors d’un match 3, la belle, toujours dans l’enceinte villeurbanaise.
Il y a de la joie dans ce groupe. Il faut profiter de ces instants. On bosse depuis le mois d’août pour ça
Antonio De Barros, le coach adjoint ESBVA-LMFrance 3 Hauts-de-France
Alors si elles le peuvent, elles viendront braquer l’Asvel et sa litanie de stars dès le match 2. "On est un bon groupe, on est ambitieuse et on sait où on veut aller », assure sans ambages la capitaine, Caroline Hériaud. Autrement dit : décrocher le deuxième titre du club de l’ESBVA, après celui de 2017.
Voyage en seconde classe
Plus tôt dans la matinée, les filles de Rachid Meziane entraient incognito dans le hall de la gare Lille Europe, d'où part leur train. Chacune avec leur valise, elles grimpent dans le wagon 18. "Dites bien qu'on voyage en seconde classe", lâche l'une d'elles, comme pour rappeler que le club de basket féminin ne roule pas sur l'or. L'Esbva est le cinquième budget de ligue féminine. Loin derrière les 15,8 millions de son adversaire, l'Asvel de Tony Parker.
A peine installé sur son siège, près de son assistant coach et de la kiné de l'équipe, Rachid Méziane sort son ordinateur portable pour préparer la séance d’analyse vidéo à partir du match aller de la finale (67-59), remporté de haute lutte au Palacium, mercredi dernier. Un montage qui sera présenté dans l'après-midi aux joueuses, pour revenir sur le match aller et corriger les imperfections. "On sait qu’il va falloir limiter l’impact offensif de l’Asvel, note l’entraineur principal, qui termine sa 4ème saison au club. C’est une équipe qui peut avoir une confiance euphorique presque inarrêtable, surtout chez elle."
"On les a chicotées !"
A l'arrivée, à la gare Part-Dieu de Lyon, des chants et des cris de joie résonnent dans le hall. Les espoirs de l'Esbva viennent de remporter la veille le championnat de France en s'offrant... L'Asvel ! Médaille autour du cou et trophée dans les bras, les jeunes accueillent leurs aînées au son de "olélé olala, qu'est-ce qui s'est passé, on les a chicotées", le désormais célèbre tube du RC Lens. "Elles sont trop fortes", congratule Caroline Heriaud, qui s’imaginerait bien les imiter.
L'Asvel a toujours élevé son niveau de jeu face à nous. Mais notre équipe est jeune et pleine de talents.
Antonio De Barros, coach adjoint
Pour cela, il faudra recréer l'exploit du match 1, lors duquel les Nordistes avaient conjuré le sort pour briser une série de neuf défaites face aux Villeurbannaises, dont cinq rien que cette saison (2 en championnat, 2 en coupe d'Europe, 1 en coupe de France). "Cette victoire nous libère un petit peu, c'est sûr, mais ça ne va pas être simple, reconnaît Antonio De Barros, entraineur assistant. L'Asvel a toujours élevé son niveau de jeu face à nous. Mais notre équipe est jeune et pleine de talents. »
"L’insouciance" de la jeunesse
Du talent, il en faudra pour gagner dans l'enceinte de l'Astroballe face à une équipe aux allures d'équipe de France bis. Si deux joueuses ont déjà porté le maillot tricolore chez Nordistes, leur adversaire peut compter sur la présence de cinq Bleues dans l'effectif. Parmi elles, les stars Marine Johannes, Sandrine Gruda ou encore Alexia Chartereau, qui, certainement, arboreront un caractère revanchard pour ce match retour.
Pour faire face, l'Esbva compte bien faire valoir la fougue de sa jeunesse. L'effectif possède une moyenne d'âge d’un peu plus de 23 ans. Ce qui lui confère une forme "d'insouciance", observe Antonio De Barros. "Cette jeunesse, c’est un avantage et un inconvénient, remarque Rachid Méziane. L’avantage c’est qu’on va jouer ce match avec encore beaucoup d’insouciance, ce qui a fait notre force cette saison. Après forcément l’expérience est quelque chose qui peut nous manquer sur la gestion de certaines situations ou sur la gestion des émotions."
Rendez-vous est donné demain, à 15h15. Le match sera diffusé en direct sur france.tv et à voir en replay.
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