La préfecture du Pas-de-Calais a annoncé vendredi qu'elle allait se pourvoir en cassation devant le Conseil d'Etat contre l'ordonnance du juge des référés du tribunal administratif de Lille, qui a rejeté sa demande de fermeture de 72 commerces informels installés dans la "Jungle" de Calais.
"Nous allons nous pourvoir en cassation auprès du Conseil d'Etat pour demander l'évacuation de ces 72 commerces sur la zone nord du camp de la Lande", a affirmé Vincent Berton, le sous-préfet de Calais. "Le respect de l'ordre public, le respect de l'Etat de droit justifient d'aller au bout de cette procédure, nous allons poursuivre ces contrôles sur ces lieux d'illégalité", a-t-il ajouté.
Dans son ordonnance rendue vendredi, le juge a estimé que "les préoccupations exprimées par le préfet du Pas-de-Calais sont tout à fait compréhensibles" mais que "les conditions d'urgence et d'utilité requises" par la loi "ne sont pas remplies pour faire droit" à sa demande "que soient expulsés les gérants des 72 structures de vente illégales recensées" sur le site.
Poursuite des contrôles
Dans un communiqué reçu plus tôt dans la journée, la préfecture du Pas-de-Calais disait avoir "pris acte" de cette décision et avait affirmé que "les opérations de contrôle administratif et judiciaire des lieux de vente à la sauvette sur le campement de la lande de Calais" avaient "vocation à se poursuivre".Ces lieux de vente "ne respectant aucune des règles sanitaires en vigueur, présentant des risques importants en matière de sécurité incendie et générant des troubles à l'ordre public en entretenant une économie souterraine, la préfecture du Pas-de-Calais continuera de lutter contre ces phénomènes illégaux", avait-elle indiqué.
Environ 4.500 migrants vivent sur ce site selon la préfecture, plus de 9.000 selon un comptage de deux associations rendu public ce vendredi.