La préfète du Pas-de-Calais a pris un arrêté portant sur l'interdiction de toute manifestation revendicative en lien avec la question des migrants à Calais et dans plusieurs communes du Calaisis le 1er octobre. La Coalition Internationale des Sans-Papiers et Migrants avait prévu un rassemblement.
Alors que la « Coalition Internationale des Sans-Papiers et Migrants (CISPM) » envisageait d'organiser un rassemblement sur le campement de la Lande suivi d’une manifestation en direction du centre-ville de Calais le samedi 1er octobre 2016, la Préfète du Pas-de-Calais Fabienne Buccio a pris un arrêté portant interdiction de toute manifestation revendicative en lien avec la question des migrants à Calais, Sangatte, Coquelles, Fréthun et Marck-en-Calaisis, pour l'ensemble de la journée du 1er octobre 2016.
Dans un communiqué, la Préfète du Pas-de-Calais avance plusieurs motifs qui l'ont poussée à prendre cet arrêté :
- le 23 janvier 2016, une précédente manifestation des collectifs de soutien aux migrants parmi lesquels la « CISPM » et le collectif parisien « Solidaires Migrants » avait été le théâtre de nombreux débordements et troubles graves à l’ordre public dans le centre-ville et le Port de Calais où plusieurs dizaines de migrants aidés d’activistes « No Border » avaient pénétré avec violence et en force à bord du navire « Spirit of Britain » de la Compagnie « P&O Ferries » ;
- le risque d’affrontements entre extrémistes d’ultra-gauche et d’ultra-droite présents dans le Calaisis en marge de cette manifestation, qui ne peut qu’exacerber les tensions sur la crise migratoire ;
- la très forte mobilisation des forces de l’ordre pour lutter contre l’immigration clandestine et prévenir la menace terroriste qui ne permet pas de dégager des moyens supplémentaires pour assurer la sécurité du cortège ;
"Nous sommes injustement discriminés"
Suite à cet arrêté, la "Coalition internationale des sans-papiers et migrants" a saisi le juge des référés du tribunal administratif de Lille pour faire une demande de référé d'injonction contre la décision de la Préfète du Pas-de-Calais.
Dans son recours, la CISM remet en cause les arguments avancés par la Préfète pour annuler cette manifestation et tient à rappeler que "la liberté de manifester est un droit constitutionnel et les rassemblements et blocages contre les migrants la semaine passée sont eux autorisés. (...) Nous pensons que nous sommes injustement discriminés et vu l'ambiance qui prévaut à Calais, la CISPM a de gros doutes sur l'impartialité et la neutralité de Madame la Préfète du Pas-de-Calais".