Distributions de repas aux migrants à Calais : Bouchart se défend de toute inhumanité

La maire de Calais Natacha Bouchart a estimé ce vendredi que "le procès de l'inhumanité" ne pouvait lui être fait après l'arrêté de la mairie pris jeudi visant à dissuader les distributions de repas à des migrants.

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"Le procès de l'inhumanité ne peut pas être fait à la Ville de Calais, comme il ne peut pas non plus être fait au maire que je suis. Humanité et fermeté sont les maîtres-mots qui ont guidé mon action depuis le début de la crise migratoire", a indiqué Natacha Bouchart (LR) dans un communiqué. "Pendant des mois, voire des années, chacun a pu constater toute l'humanité dont la population calaisienne a fait preuve en dépit d'une situation unique en France, qui a été vécue comme un traumatisme par de nombreux Calaisiens", a-t-elle ajouté.

Reportage de Claire Chevalier et Frédérik Giltay

"Je me dois de prendre toutes les dispositions nécessaires pour empêcher de se réitérer une situation qui n'a que trop duré", a-t-elle encore affirmé. Mme Bouchart a pris un arrêté jeudi interdisant "toutes occupations abusives, prolongées et répétées de la zone industrielle des Dunes", située à proximité de l'ancienne "Jungle" de Calais et du terminal ferry, pointant ainsi du doigt "les distributions de repas aux migrants" sur cette zone entraînant "la présence régulière persistante et massive d'individus".

Recours en justice envisagé par les associations

"Ce n'est pas un arrêté anti-distribution de repas, mais anti-regroupements", s'était justifiée la mairie jeudi. Les associations de défense des migrants, qui jugent cet arrêté "inhumain" et "indigne", ont prévenu jeudi qu'elles allaient "poursuivre les distributions de repas" et qu'"un recours en justice" était envisagé.

Ce nouvel épisode dans le bras de fer que se livrent la mairie et les associations fait suite à la décision de la Ville d'utiliser une benne à ordures pour bloquer le passage de douches modulaires destinées aux migrants devant un local du Secours catholique. Cette décision avait été retoquée par le tribunal administratif de Lille, la mairie avait alors pris un "arrêté interruptif de travaux".

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