Les travaux pour la mise en place du camp en dur censé accueillir 1 500 personnes dans des conditions plus dignes au sein de la "Jungle" de Calais ont débuté dans le calme jeudi.
A côté des bulldozers, qui entamaient l'aplanissement des dunes du terrain sur quelque 40 000m2 (4 ha) où doivent être acheminés d'ici la mi-décembre 125 conteneurs, des bénévoles invitaient des migrants à rejoindre une "zone tampon" créée pour l'occasion et située à une centaine de mètres de la zone de travaux.
"Aujourd'hui, avec le début des travaux, c'est une invitation au déménagement des quelque 500 personnes encore présentes sur cette zone. Notre but est de les aider à rejoindre la zone tampon ou alors un autre endroit du camp" de la "Jungle", a indiqué Stéphane Duval, représentant de l'association la Vie active, qui gère déjà le centre d'accueil de jour Jules Ferry. Cette "zone tampon" est composée de 50 tentes de la Sécurité civile pouvant chacune loger 10 personnes. "Dans ces tentes aménagées, ces personnes vivront dans de meilleures conditions et seront ensuite prioritaires pour accéder au campement en dur", a précisé M.Duval.
125 conteneurs aménagés
Le gouvernement avait annoncé le 31 août, lors de la visite du Premier ministre Manuel Valls à Calais, la création de ce campement en dur au sein même de la "Jungle". La Vie Active est l'opérateur retenu par l'État: 125 conteneurs aménagés, isolés et chauffés pouvant loger 12 personnes chacun devaient être mis en place d'ici fin décembre. "Nous aurons un peu de retard, explique M. Duval, en raison des difficultés pour mettre en place la zone tampon. Il est en plus difficile d'imaginer que tout le monde ait déménagé d'ici ce soir". Il estime que les conteneurs pourront être disponibles "dans la première quinzaine de janvier". Le financement de ce nouveau camp, dont le coût total est estimé à 18 millions d'euros, sera assuré par l'Etat et l'Union européenne. Cinquante personnes seront embauchées sur place par La Vie active pour le fonctionnement de ce campement humanitaire.La préfète du Pas-de-Calais, Fabienne Buccio, a indiqué qu'il devrait y avoir à la fin de l'année "près de 2 000 places gérées et encadrées", en comptant les 1 500 du futur camp et les 400 places pour les femmes et enfants au sein du centre Jules-Ferry. Mme Buccio, a également confié que le pôle médical au sein de Jules-Ferry avait été "étoffé", avec désormais un médecin, un kinésithérapeute, un psychologue et deux infirmiers, "effectuant entre 80 et 90 consultations par jour". Deux nouveaux bus avec des migrants volontaires sont par ailleurs partis jeudi matin vers des centres de mise à l'abri en Bretagne et en Saône-et-Loire, "portant le nombre de départs à 1083", selon la préfète.