Les Britanniques vont augmenter leur contribution au fonds créé en septembre pour gérer les migrants à Calais (Pas-de-Calais), ont annoncé jeudi le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve et son homologue britannique Theresa May, sans préciser le montant de cette rallonge.
"Compte tenu de l'aggravation de la crise migratoire en Méditerranée et de ses répercussions à Calais, où 3 000 migrants se trouvent actuellement, les deux ministres ont décidé de renforcer encore cette coopération, notamment en réabondant le fonds d'intervention", indiquent-ils dans un communiqué publié à l'issue d'une réunion des deux ministres à Paris. Aucun chiffrage n'a été avancé pour le montant de cette contribution supplémentaire. "On est en train de discuter avec les Britanniques", a-t-on indiqué au ministère.
La France et la Grande-Bretagne avaient conclu un accord le 20 septembre dernier sur la "gestion de la pression migratoire" à Calais, avec la création d'un fonds abondé à hauteur de 5 millions d'euros par an par les Britanniques sur trois ans. Cette rallonge permettra "l'installation de dispositifs complémentaires indispensables afin d'empêcher l'accès au port par la plage, et aussi pour sécuriser l'accès au tunnel sous la Manche", où se sont produits des incidents ces dernières semaines, précise le communiqué.
Par ailleurs les deux ministres ont convenu de "renforcer leur lutte commune contre les filières de l'immigration clandestine et les réseaux de passeurs". Les mesures devraient être précisées lors d'une conférence conjointe organisée en juillet à Londres "pour mieux lutter contre les filières d'immigration clandestine, en lien avec les pays tiers". Ils ont également décidé "d'accentuer l'aide apportée à la Tunisie dans la lutte antiterroriste". Pour cela "le déblocage de financements européens sera accéléré, et des dispositifs de renforcement de la sécurité des touristes en Tunisie seront mis en oeuvre", précise le communiqué. Un nombre record de 137 000 migrants ont traversé la Méditerranée au premier semestre 2015, soit une hausse de 83% par rapport au premier semestre 2014, selon les Nations unies.