Ouvrir la frontière avec la Grande-Bretagne ne ferait qu'attirer les réfugiés dans la région de Calais, a mis en garde mercredi le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve qui a reçu dans la journée les élus de Dunkerque et de Téteghem.
"Si j'ouvre la frontière demain, ce sont des dizaines de milliers de réfugiés que nous aurons dans le Calaisis et à Dunkerque", a-t-il affirmé lors d'une audition devant la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale. Il a souligné que "la simple annonce" par le Premier ministre britannique David Cameron, mi-septembre, de sa volonté d'accueillir au Royaume-Uni 20 000 réfugiés syriens au cours des cinq prochaines années avait "conduit les passeurs à diriger les demandeurs d'asile sur Dunkerque en nombre".
"A Calais, nous avons beaucoup d'Érythréens, de Soudanais, des personnes des Balkans. A Dunkerque, nous avons presque uniquement des Syriens et des Irakiens", parce que "les camps de Dunkerque et de Téteghem", dans le Nord, "se sont confortés lorsque David Cameron a fait cette déclaration", a-t-il insisté. L'idée d'une plus grande ouverture de la frontière franco-britannique et d'une révision du "traité du Touquet", conclu en 2003 pour renforcer les contrôles au départ de la France afin de juguler l'immigration clandestine en Grande-Bretagne, a resurgi cet été, alimentée par la crise des migrants bloqués à Calais.