Témoignages de migrants à Calais : "On serait prêts à payer pour utiliser des douches !"

Les migrants de Calais supportent de moins en moins leurs conditions de vie, qualifiées d'"inhumaines" dans le dernier rapport du Défenseur des droits Jacques Toubon.

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Les conditions de vie des migrants continuent à se dégrader, à Calais. Plusieurs mois sans douche, du gaz lacrymogène lors des contrôles de police et toujours la volonté de passer en Angleterre: des migrants rencontrés à la distribution de repas témoignent qu'à Calais, "ce n'est pas une vie".

Djamal, Afghan de 24 ans


"Je suis ici depuis trois mois. J'ai passé trois mois à Grande-Synthe avant, puis je suis parti à Paris. Mais je veux passer en Angleterre. Cela fait trois ans que j'ai quitté mon pays, je suis passé par l'Italie, la Bulgarie... six pays au total. A la fin, l'Allemagne m'a débouté.

Le ministre vient, c'est bien, mais moi il ne va pas me rencontrer


Je mange, vous voyez? C'est le ramadan pourtant. J'ai essayé de le faire pendant cinq jours, mais je n'ai pas tenu. On n'a rien à manger le soir. Ici ce n'est pas une vie. On est obligés de ne pas respecter le ramadan.

Le ministre vient, c'est bien, mais moi il ne va pas me rencontrer. Personne ne nous aide vraiment. Les caméras viennent parce qu'il y a eu un mort. Mais à Grande-Synthe trois Afghans sont morts, et ce n'était pas un problème."


Mustafa, Irakien de 23 ans


"J'ai connu la 'Jungle', au moins on avait de l'eau, une cabane, on pouvait dormir en paix. Là quand tu dors on peut te piquer tes vêtements, il fait froid la nuit, je me suis déjà réveillé avec un coup de pied de la police...

Moi et d'autres, on a de l'argent, on serait prêts à payer pour utiliser des douches!"


Henok, Erythréen de 17 ans


"Quand je suis arrivé à Calais, il y a sept mois, je n'ai pas pris de douche pendant trois mois. Là la dernière fois ça fait un mois et demi."

Arshkhan, Irakien de 17 ans


"On a essayé de se doucher dans une entreprise chimique, pas loin d'ici. Mais la police nous a chassés et frappés, j'ai toujours une blessure au tibia.
Ils veulent toujours voir notre visage pour nous contrôler. Mais mon visage il est à moi. Un jour, j'ai pris du spray dans les yeux, j'ai mis trois jours à m'en remettre".

 

Kali, Soudanais de 16 ans


"Pour passer maintenant c'est compliqué. Au port c'est difficile, avant le port c'est difficile aussi. On essaie depuis un parking, en essayant de trouver des portes ouvertes sur des camions.

Je reste encore une semaine, et après je pars en Suisse".

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