Dans la 8ème circonscription du Pas-de-Calais, l'entreprise de renommée mondiale Arc International est au coeur du territoire. C'est aussi l'un des principaux enjeux de cette campagne des législatives.
Un joyau industriel du Pas-de-Calais, avec un verre devenu trésor : bienvenue dans la ville qui héberge Arc International, le poumon économique de l'audomarois. Aujourd'hui, l'usine est numéro 1 mondiale des arts de la table.
Mais sans Europe, Arc peut-elle survivre ? Nous avons posé la question aux candidats du Front National. Le parti est arrivé en tête au premier et second tour de la présidentielle. "On défend la souveraineté nationale, mais toutes les entreprises qui produisent en France ne seront pas impactées par des mesures coercitives, face à des entreprises qui importent leurs produits", explique Quentin Bourgeois, suppléant FN de Karine Haverlant.
Eviter la fermeture
Mais taxer des produits qui viennent de l'étranger revient aussi à être taxé soi-même dans les pays où Arc International exporte. Pour les délégués syndicaux, une Europe fermée serait la pire des solutions. "Je rappelle quand même que nous sommes dans une entreprise qui vend dans 170 pays du monde. Aujourd'hui fermer les frontières comme c'est proposé, je me pose des questions sur ce que deviendrait l'entreprise...", souligne Frédéric Specque, délégué syndical CGT.
L'entreprise a déjà frolé un dépôt de bilan. En 2014, Emmanuel Macron, ancien ministre de l'économie supervise un plan de sauvetage de l'usine. "L'entreprise est sauvée", avait déclaré Emmanuel Macron. "90% des emplois sont sauvés, et l'ensemble des salariés seront protégés."
Au second tour, le nouveau président est arrivé deuxième ici, au coude-à-coude avec le FN. Nous voulons savoir si ce dossier industriel peut jouer en sa faveur.
Le candidat de la République En Marche, lui, y croit. "J'ai l'oreille et l'écoute du Président, donc pour faire remonter des informations ou les faire redescendre, je serai vraiment l'interlocuteur privilégié", explique Benoit Potterie, candidat REM. "J'espère bénéficier de cette dynamique."
Renouveau du PS
Voilà maintenant 20 ans que le PS dirige cette circonscription. Cette fois, le député sortant a laissé sa place. Pour le nouveau candidat, de portes en portes, il faut maintenant se faire un nom. Le PS a recueilli 5% des voix au premier tour de la présidentielle, alors voici sa solution pour reconquérir les électeurs : "Ce que les gens attendent c'est que l'on prenne en compte leurs souffrances au quotidien, qu'on prenne en compte l'emploi, qu'on ait des résultats au niveau des petites retraites, au niveau du monde agricole...", énumère Bertrand Petit.
Et l'emploi dans la circonscription, on l'a bien compris, c'est Arc International avec ses 5.500 salariés. En 10 ans, l'usine a perdu la moitié de ses effectifs...
Les résultats aux précédentes élections
- Au premier tour de l'élection présidentielle de 2017, Marine Le Pen est arrivée en tête avec 32,93% des suffrages exprimés, suivie d'Emmanuel Macron (20,06%) et Jean-Luc Mélenchon (18,81%).
- Au second tour des élections législatives de 2012, Michel Lefait (PS) est arrivé en tête (65,64%) face à François Decoster, qui cumule 34,36% des suffrages exprimés.
Les candidats de la 8e circonscription du Pas-de-Calais
Jason Lamiaux (sans étiquette)Laure Bourel (LO)
Bertrand Petit (PS)
Karine Haverlant (FN)
Philippe Rigaud (ECO)
Marie Van Lierde (UPR)
René Hocq (PC)
Benoît Potterie (REM)
Muriel Volle (UDI - LR)
Casimir Letellier (FI)
Florian Quèze (EELV)