Prix de l'énergie : Arc en chômage partiel pour 1600 salariés dès le 1er septembre et jusqu'à la fin de l'année

En raison du coût de l'énergie mais aussi parce que les ventes baissent, Arc met en chômage partiel, dès demain, 1600 de ses 4600 salariés. Le point avec 4 questions à Guillaume Rabel-Suquet, directeur ressources humaines et de la communication Arc France.

Elisabeth Borne, Première ministre, a déclaré lundi 29 août devant le Medef que la consommation d'énergie des entreprises devait être réduite de 10% d'ici 2024. Réaction à la cristallerie d'Arc, à Arques, qui a vu ses charges largement augmenter, notamment en raison du prix du gaz qui sert à chauffer les fours de la cristallerie. 

  • Comment accueillez-vous le discours d'Elisabeth Borne devant le Medef ? 

Guillaume Rabel-Suquet : "Elisabeth Borne s'inscrit dans une recommandation de l'Union Européenne qui préconise de baisser les consommations d'énergie de 15%. Arc est une entreprise qui a une spécificité du modèle de production : on ne peut arrêter un four du jour au lendemain. C'est impossible, la production est en feu continu et il faut maintenir les fours à chaud. C'est une contrainte de production au même titre que plusieurs industriels. Nonobstant, nous avons déjà engagé des efforts à courts et longs termes".

  • Lesquels ?

Guillaume Rabel-Suquet : "Il y a les bonnes pratiques du quotidien et opérationnelles mises en place depuis début 2022 (réduction du chauffage, arrêter les machines de production non utilisées, éclairage led etc.). Arc est aussi engagé dans la démarche de certification ISO 50 001 qui vise à certifier notre système de management de l'énergie. A moyen terme, l'innovation process qui permet d'améliorer les méthodes de production pour moins consommer. Et la baisse de la production."

  • Sur ce dernier point, le prix de l'énergie vous oblige à baisser la production ? 

Guillaume Rabel-Suquet : "Le coût de l'énergie flambe. Le prix du gaz a été multiplié par 4 en un an. C'est astronomique. En 2021, nous dépensions 19 millions d'euros pour le gaz ; en 2022, 75 millions d'euros. Si le prix du gaz reste le même (marché spot), en 2023, ce sera 260 millions d'euros. Economiquement, ce n'est plus viable. L'inflation, notamment des prix de l'énergie, les baisses de vente que nous anticipons sur la fin de l'année compte-tenu du contexte géopolitique, nous obligent à mettre en place dès septembre et jusqu'à la fin de l'année un chômage partiel pour 1600 salariés sur 4600. Deux jours par semaine par salarié pour les fonctions indirectes." (1)

L'inflation, notamment des prix de l'énergie, les baisses de vente que nous anticipons sur la fin de l'année compte-tenu du contexte géopolitique, nous obligent à mettre en place dès septembre et jusqu'à la fin de l'année un chômage partiel pour 1600 salariés sur 4600. Deux jours par semaine par salarié pour les fonctions indirectes

Guillaume Rabel-Suquet, Arc France

  • L'avenir semble bien sombre...

Guillaume Rabel-Suquet : "Le discours d'Elisabeth Borne est un discours de bon sens. Qui nous concerne tous, pour protéger la planète. On va traverser une crise de trois ou six mois, mais nous trouverons des solutions internes pour faire face à ces aléas externes et aussi envisager une adaptation des dispositifs d'accompagnement de l'Etat sur les tarifs régulés de l'énergie, type ARENH (2)".

(1) Les salaires seront maintenus à hauteur de 84% du salaire net. 

(2) Dispositif ARENH : dispositif d'Accès Régulé à l'Electricité Nucléaire Historique. Il permet à tous les fournisseurs alternatifs de s'approvisionner en électricité auprès d'EDF dans des conditions fixées par les pouvoirs publics (à un prix moins cher). Pour plus de précisions, n'hésitez pas à lire l'article en lien ci-dessous. 

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