Salariés en télétravail : dans le Nord-Pas-de-Calais, des restaurateurs à la peine

À compter de ce lundi 3 janvier, le télétravail est une obligation pour les entreprises où la mesure est applicable. Pour les restaurants dont l’activité dépend exclusivement des salariés des entreprises situées autour de ces établissements, le manque à gagner est substantiel. Jusqu’à 30% de clients en moins.

"Ça ne sent pas bon !", résume Augustin Marot, en se remémorant son service de midi. Un tiers de clients en moins, du jamais vu pour ce jeune chef lillois, qui a repris le restaurant gastronomique familial il y a un peu plus de 3 ans. "La première semaine de janvier est toujours bizarre, mais là… ", s’étonne le copropriétaire du Club Marot. "C’est d’autant plus frustrant qu’on a bien bossé depuis la reprise".

En ce début d’année, le retour du télétravail impacte l’établissement de plein fouet. Et une grande partie de sa clientèle d’affaires a aussi déserté les lieux. "Ce qui m’inquiète le plus", souligne Augustin Marot, "ce sont surtout les annulations des réservations des groupes d’entreprises le soir. Elles représentent une partie importante de notre chiffre d’affaires. Tout a été annulé pour le mois de janvier".

Depuis la reprise, le télétravail est redevenu obligatoire, trois jours par semaine. Pour lutter contre la pandémie. Les restaurants, fréquentés par ces salariés, voient leurs tables déserter. "Jusqu’à 30% de couverts en moins", déplore Thierry Duprez, responsable de l’UMIH (Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie) à Arras. "Si ça dure, les restaurateurs vont devoir se retourner vers les ventes à emporter".

Gabriel Asseman, chef et patron du restaurant "L’œuf ou la poule" s’y est remis dès le premier jour de son ouverture cette année. "La reprise est plus timide que les mois de janvier des années précédentes" note-t-il. "Et dès le service de midi, j’ai eu des demandes de vente à emporter, les clients s’organisent autrement avec le télétravail".

Des repas à emporter qui ne peuvent pas être la panacée pour tous les restaurateurs. "Dans le haut-de-gamme, ça ne marche pas", explique Thierry Duprez. "Ça fonctionne bien pour les fast-foods et les pizzas à emporter dans les grandes villes. Pour les restaurants qui veulent s’y lancer, le prix du plat du jour ne doit pas être trop éloigné de la valeur du ticket-restaurant".

Dès ce mercredi 5 janvier 2022, les représentants des commerçants vont demander des aides supplémentaires au ministre de l'Économie. "On a discuté avec Bercy en visioconférence mardi toute la journée mardi", explique Gérard De Poorter, président de l’UMIH pour les Hauts-de-France. "Pour renégocier à la hausse les mesures d’aides annoncées par Bruno Lemaire. Il faut retarder le remboursement du PGE, les prêts garantis par l’état, il faut des exonérations de cotisations sociales... Il y a des entreprises à l’agonie !"

Mardi 4 janvier 2022, le ministre de l’Économie a annoncé que les PGE pourraient être remboursés à partir de septembre 2022 et non plus à partir du printemps, et être échelonnés sur 4 années supplémentaires.

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