Placé en redressement judiciaire le 24 avril, l'équipementier automobile français Novares, dont trois sites sont situés dans les Hauts-de-France, a finalement obtenu 146 millions d'euros de prêts et d'investissements et va pouvoir reprendre son activité sereinement.
Frappé de plein fouet par la crise du coronavirus, l'équipementier automobile français Novares a été placé en redressement judiciaire, sur demande du directeur général, à la fin du mois d'avril. Le groupe, présent dans 23 pays, a vu l'activité de ses sites de production s'arrêter au fur et à mesure, à commencer par la Chine, dés le début de l'épidémie.
"Nous perdions 4 millions d'euros de chiffre d'affaires par jour, donc 4 millions d'euros cash en moins quotidiennement", explique Pierre Boulet, directeur général du groupe. "On ne pouvait plus payer nos fournisseurs et ça créait de la dette."
Il a fait le choix du redressement judiciaire pour obtenir le plus rapidement possible des financements, du "cash" à réinjecter dans l'entreprise. Il a donc présenté un plan de continuation auprès du tribunal de Nanterre ce jeudi 28 mai, qui prévoit 146 millions d'euros de prêts et d'investissements.
146 millions d'euros réinjectés
"Je suis très heureux", confie Pierre Boulet à l'issue de l'audience, durant laquelle le plan a été entériné. "On va pouvoir payer nos fournisseurs et reprendre l'activité." La somme vient à la fois des actionnaires et des banques.D'un côté, 71 millions d'euros de prêts bancaires, dans le cadre du Prêt Garanti par l'État français (PGE), un dispositif qui permet aux entreprises de demander un prêt qui sera garanti à hauteur de 70% par l'État.
Ensuite, 45 millions d'euros de prêts et 30 millions d'euros de fonds propres ont été accordés par deux actionnaires.
Les banques deviennent actionnaires
Enfin, comme le souligne Pierre Boulet, "on a aussi 230 millions d'euros de dettes bancaires qui ont été transformées en capital, c'est un soulagement". Concrètement, transformer la dette en capital, cela signifie que les banques passent du statut de créanciers à celui d'actionnaires, et possèdent désormais environ 25% du groupe.
L'entreprise, qui emploie 1 350 personnes en France, va donc pouvoir, au rythme du déconfinement, reprendre l'activité. "L'activité est déjà soutenue en Chine, en Turquie et en Europe de l'Est", explique le directeur général. "On a déjà bien redémarré en Espagne, et en France c'est un peu plus lent, on tourne autour de 30 à 40% de la capacité."
Novares emploie plus de 500 personnes dans les Hauts-de-France, réparties sur les sites de Lens, de Libercourt (Pas-de-Calais) et de Villers-Bretonneux (Somme). L'activité reprend doucement. Le directeur général espère un retour à la normale dans l'ensemble des 45 sites à travers le monde à partir de la rentrée de septembre.