À cause des vents et des pluies de jeudi, la fumée de l'incendie de l'usine Lubrizol à Rouen s'est déplacée vers les Hauts-de-France. Dans la Somme, certains habitants ont été incommodés par l'odeur nauséabonde, d'autres dans l'Oise ont même trouvé semble-t-il des résidus d'hydrocarbure.
L'incendie de l'usine Lubrizol à Rouen qui s'est produit dans la nuit de mercredi et jeudi n'est pas sans conséquence. En Seine-maritime, les habitants ont retrouvé de nombreux dépôts de suie sur les trottoirs, les voitures et les habitations.
C'est le cas également dans le département de l'Oise, où les vents et les pluies ont favorisé le déplacement de la fumée. Une habitante de Formerie, commune située à 65 km de Rouen, indique avoir constaté la présence de retombées d'hydrocarbure sur sa terrasse.
Un autre habitant, également dans la commune de Formerie, a remarqué la présence de taches noires sur les nénuphars du bassin qui se trouve dans son jardin.
Forte odeur à Abbeville
Durant la journée de jeudi, le nuage de fumée s'est déplacé vers la Picardie maritime. Les résidents d'Abbeville dans la Somme ont été incommodés par une forte odeur. Si aucune toxicité n'a été avérée par les autorités, la mairie d'Abbeville préconisait de "fermer les portes et fenêtres des habitations."
Des résidus jusque dans l'Aisne ?
Des habitants du département de l'Aisne ont signalé des retombées de fumées sur les réseaux sociaux, notamment à Saint-Quentin.
La voiture de ma nièce !! pic.twitter.com/OKucCiZBJW
— Damien (@sdam002) September 26, 2019
La préfecture du département ne confirme pas la présence de résidus liés à l'incendie de Rouen et précise que les pompiers et les gendarmes n'ont pas été sollicités dans des cas de personnes incommodées.
Toutefois, les services d'Atmo Hauts-de-France affirment qu'il est fort probable que le nuage soit également passé par le département de l'Aisne. Il se serait donc déplacé sur une grande partie de la Picardie.
Les conseils de nettoyage
Si certains habitants se plaignent d'irritations, les préfectures ont confirmé l'absence de toxicité aigüe de l'air, ce que certaines associations et partis politiques remettent en doute.Le préfet de Seine-Maritime a précisé que les premières analyses n'avaient fait état de la présence d'hydrogène sulfuré : "si je devais simplifier, je dirais que la fumée comprenait des substances carbonnées classiques, c'est-à-dire une combustion de produits essentiellement huileux, d'additifs chimiques et d’hydrocarbures."
Il est tout de même conseillé d'éviter tout contact avec les retombées de fumées. En cas de nettoyage, la préfecture de Seine-Maritime recommande :
- d'éviter tout contact cutané ;
- de nettoyer les locaux, fenêtres, mobiliers et jeux extérieurs et les abords (préau, cours...) uniquement à l'eau ;
- de ne pas utiliser de nettoyeur haute pression pouvant mettre en suspension des particules ;
- de ne pas effectuer de balayage à sec ;
- de ne pas utiliser d'aspirateur ;
- lors du nettoyage , de protéger sa peau par le port de gants de ménage ;
- de ne pas consommer les végétaux souillés par les suies et se laver les mains en cas de contact.
Point de situation #lubrizol et consignes de nettoyage en cas de présence de suies
— Préfet de la Seine-Maritime (@Prefet76) September 27, 2019
Informations sur https://t.co/SkxDDjylyV
Quel impact sur la qualité de l'air ?
Les services d'Atmo Normandie indique ce vendredi qu'ils n'ont pas stoppé leurs mesures de la qualité de l'air, mais ont temporairement suspendu la diffusion de l'indice ATMO lié à la pollution quotidienne qui ne prend pas en compte les conséquences de l'incendie de Rouen. Pour ce faire, Atmo Normandie a mis en place des mesures complémentaires "dont l’analyse complexe ne peut être en temps réel car faite en laboratoire de chimie."C'est également le cas d'Atmo Hauts-de-France, qui annonce un indice de la qualité de l'air bon, en attendant de connaître le résultat des analyses plus poussées.
Concernant le nuage lié à l'incendie à Rouen, nous sommes en relation avec nos collègues de Normandie pour connaître la composition des fumées et suivre la situation (des milliers de polluants existent et ne peuvent pas tous être surveillés en temps réel)
— Atmo Hauts-de-France (@AtmoHdF) September 27, 2019