Après des mois de protestations de membres du gouvernement, de la majorité parlementaire et d'associations LGBT, la député LREM de l'Oise avait été convoquée par son parti et menacée d'exclusion après avoir tenu plusieurs propos polémiques sur la PMA. Elle va connaître son sort ce 25 juin.
"N’est pas mort celui qui combat, rendez-vous le 25 juin devant la commission des conflits d’En Marche", a tweeté la députée de l’Oise, dont les propos sur la PMA ont fait polémique et qui risque désormais l’exclusion du mouvement.La semaine dernière, vendredi 14 juin, le délégué général de La République en Marche (LREM) Stanislas Guerini avait promis une "liberté de vote" des parlementaires de son parti sur l’ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes, au moment où Agnès Thillau moment, une de ses farouches opposantes au sein du parti, annonçait sa convocation le 25 juin.
N’est pas mort celui qui combat, rdv le 25 juin devant la Commission des Conflits de @enmarchefr @LaREM_AN@EmmanuelMacron @EPhilippePM
— Agnès Thill (@ThillAgnes) 14 juin 2019
Un peu plus tôt dans le mois, le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé mercredi 12 juin que le projet de loi sur la bioéthique, qui comprend cette mesure sur la procréation médicalement assistée pour toutes, serait examiné fin septembre à l’Assemblée.Je passe donc demain en commission des conflits en vue de mon exclusion de @enmarchefr et @LaREM_AN . Qu’on n’aille pas dire qu’on m’autorise à penser mais que ce sont mes propos qui ne favorisent pas l’apaisement : le non apaisement ne vient pas de moi, 100aines de docs ainsi ⤵️ pic.twitter.com/mXFnTF4gc2
— Agnès Thill (@ThillAgnes) 24 juin 2019
"Il ne doit pas y avoir de police de la pensée sur ces sujets-là", a certifié Stanislas Guérini, en rappelant qu’au moment du vote sur le mariage pour tous certains députés de la majorité s’étaient alors abstenus, ce qui n’est "pas grave".
"Il faut que chacun puisse avoir en sa conscience le vote qu’il souhaite, mais je n’ai pas de doute que la majorité de La République en Marche, du MoDem, de la majorité, votera ce texte qui est une promesse de campagne" d’Emmanuel Macron, a-t-il ajouté.
Thill déjà mise en garde en février
Agnès Thill avait été entendue une première fois en février par cette commission pour des déclarations contre la PMA, mais elle n’avait reçu qu’une simple "mise en garde" après s’être engagée "à faire attention à ses propos".En avril toutefois, reprenant un article du journal Tétu qui faisait part du "coming out médiatique" du secrétaire d’Etat Gabriel Attal sur son homosexualité, elle tweetait : "Au moins la couleur est annoncée. #bioéthique en juin."Stanislas Guérini justifie sa nouvelle saisine de la commission des conflits sur le cas d’Agnès Thill en affirmant vouloir "un dialogue apaisé sur cette question de société (...) Il ne me semble pas illégitime de prononcer son exclusion car de façon répétée, elle a tenu des propos qui mettaient de l’huile sur le feu et qui ne sont pas conformes à nos valeurs".
Les mots qui blessent, les paroles qui ostracisent disqualifient - toujours - leurs auteurs et leurs thèses.
— Christophe Castaner (@CCastaner) 24 avril 2019
Chacun de tes tweets t’éloigne de ce que nous sommes, de nous, mais pire, ils t’éloignent des valeurs que tu penses servir. pic.twitter.com/4PuNZZTEeN
Christine Boutin soutient Agnès Thill
L'ancienne ministre Christine Boutin est venue ce samedi 15 juin offrir un soutien appuyé à la députée de l'Oise. Une prise de position pas étonnante de la part de l'ex-figure politique à la posture ultra-conservatrice qui s'était notamment élevée contre le PACS en 1998 et faisait partie des figures de la Manif pour tous lors des débats sur le mariage homosexuel.Cette femme est hors du commun . Qu’elle soit remerciée du fond du cœur. #LREM prendrait un gros risque de totalitarisme à la face du monde en l’excluant ! Et prouverait la dérive sectaire du mouvement @EmmanuelMacron alors qu’ils ont le « en m temps »
— christine Boutinن (@christineboutin) 15 juin 2019
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