Mardi 27 septembre, 40 sapeurs pompiers de l'Oise et les équipes de conservation du château de Chantilly ont participé à un exercice grandeur nature de simulation de secours incendie et de mise en sécurité des œuvres du musée Condé. Une mission peu connue du SDIS.
Le calme semble régner à Chantilly, mais un gardien remarque une fumée suspecte. En quinze minutes, les premiers véhicules de secours arrivent de Lamorlaye.
La progression est lente et difficile dans les couloirs enfumés. L'agent de sécurité inconscient est vite évacué.
On s'y croirait, mais tout ceci qu'un exercice, organisé par le SDIS de l'Oise. Pompiers et conservateurs du musée, chacun joue son rôle, le plus sérieusement possible. Le temps presse, la deuxième plus grande collection d'œuvres d'art de France est en péril. "Si un incendie avait lieu ici, il y a Les Très Riches Heures du duc de Berry, il y a Les Trois Grâces de Raphaël, Le Massacre des Innocents de Nicolas Poussin qui font partie des chefs d'œuvres de l'humanité et qui doivent à tout prix être sauvés", affirme Mathieu Deldicque, directeur du Musée Condé et conservateur du patrimoine.
Un outil numérique pour faciliter l'échange des informations
Sept objets trop lourds ou volumineux sont recouverts de bâches ignifugées. L'équipe de conservation identifie et conditionne 37 autres pièces sorties des collections. Avec une attention particulière pour les œuvres endommagées par l'incendie. Au cours de la soirée, l'exercice révèle des difficultés de communication. "On n'est pas forcément tous au courant de la manière dont il faut procéder. Les œuvres ont été extraites potentiellement un petit peu trop tôt par rapport au commandement réel, ce qui fait que l'on a un embouteillage, que l'on va résoudre une fois que tout le monde sera rodé et à son poste", décrit Sabine Jardon, régisseuse des collections du musée Condé.
Dans quelques mois, un outil numérique facilitera l'échange des informations du plan de sauvegarde du musée. "On utilise des QR codes qui nous permettent de déterminer quelles sont les personnes ressources, quelles sont les œuvres à évacuer, comment on les évacue, par quel chemin, où on les stocke", énumère Luc Corack, contrôleur général du SDIS de l'Oise.
Si un drame devait se produire, cette avancée technologique et le retour d'expérience de la simulation permettront une meilleure réaction de chacun.