Le cimetière et une quarantaine d’habitations de Formerie, commune située du nord de l’Oise, ont été inondés par les orages, samedi 4 juin. Les habitants, choqués, doivent désormais nettoyer les tombes et les sous-sols des maisons.
Dans les allées du cimetière de Formerie, des habitants, seaux d’eau et balais en main, s’attellent au grand nettoyage.
Deux jours après l’orage qui a frappé la commune du nord de l’Oise, des trous béants se sont formés au pied des tombes, recouvertes d’une couche de boue. Un caveau vide est même sorti de terre par la puissance de l’eau.
"On va effacer ce mauvais souvenir"
La scène, cauchemardesque, désole les proches des défunts. "Je venais refleurir la tombe. En arrivant au cimetière, j’avais commencé à pleurer parce que je m’attendais au pire", confie Véronique, une Beauvaisienne originaire de Formerie, soulagée de retrouver la tombe de ses parents intacte. "Il n’y a pas de casse mais ça fait du mal de voir le cimetière comme ça. Maintenant on nettoie, on va effacer ce mauvais souvenir."
Ginette Legendre, habitante de Formerie, a retrouvé des crevasses sous les caveaux de ses sœurs. "Le soubassement à l’air de tenir mais, ça s'est creusé depuis hier", remarque-t-elle, inquiète. "C’était l’effarement quand je suis arrivée dimanche. C'était une mer. On aurait dit que les tombes étaient des bateaux."
47 foyers inondés
En l’espace d’une heure, samedi 4 juin, de la grêle et une pluie torrentielle se sont abattues sur la commune. L’eau a inondé le village, montant jusqu’à 1m50 par endroits.
Les pompiers sont intervenus dans 47 foyers de Formerie. Pour la moitié, l’eau s’est infiltrée dans les sous-sols. Dans une douzaine de maisons, le rez-de-chaussée a été endommagé. Du jamais-vu, selon le maire, William Bous : "on a déjà eu jusqu’à 50 millimètres de pluie sur Formerie mais 83 millimètres, ce n’est jamais arrivé."
"On perd plein de souvenirs"
Dans la cave de Jean-Claude Warnault, des traces de boue au mur s’élèvent à 90 centimètres du sol. Le mobilier et les appareils électroménagers sont détruits. Sur sa pelouse, des dizaines de sacs-poubelles sont entassés et des photos de famille, déformées par l’eau, sèchent au soleil. "C’est dur parce qu’on perd plein de souvenirs. Les choses matérielles seront remplacées par les assurances" , regrette-t-il. "Je fais de la généalogie et j’avais des photos, des vieux souvenirs de famille. Tout cela se retrouve dans la flotte."
Dans la commune, seuls des dégâts matériels sont à déplorer. "Pour les sinistrés, c’est quand même très important", soutient le maire. Il espère la reconnaissance par la préfecture de l’état de catastrophe naturelle afin d’accélérer le processus d’indemnisation. Dès mardi 7 juin, les services techniques de la ville doivent intervenir pour remettre en état le cimetière.