Un adolescent de 12 ans a été interpellé en possession d'héroïne et de cocaïne près d'un point de deal à Compiègne. Cet enfant est connu des services de police. Il n'est malheureusement pas un cas isolé. Une affaire similaire était survenue en juillet dernier dans la commune.
Au quartier du Clos-des-Roses à Compiègne, il devient de plus en plus fréquent de voir des jeunes âgés de moins de 13 ans dealer de la drogue.
Ce mercredi 28 décembre encore, le commissariat de Compiègne a indiqué qu'un jeune "âgé de seulement 12 ans" a été vu "dissimulant 45g d'héroïne sur un point de deal".
Quelques heures plus tard, il a été interpellé "en possession d'héroïne et de cocaïne !", s'exclame dans un tweet le commissariat.
Ce n'est pas un cas isolé
Cet adolescent de 12 ans n'est pas le seul à avoir été interpellé en possession de drogues près d'un point de deal. Dans un article que nous avions mis en ligne en juillet 2022, nous avions relaté ce phénomène grandissant de jeunes dealers.
En effet, dans le quartier du Clos-des-Roses à Compiègne, les recrutements de dealers se font de plus en plus tôt. Le 6 juillet déjà, le Commissariat de Compiègne annonçait la saisie de 4,5g de crack d'un enfant... de 12 ans aussi !
"Sur Compiègne, deux mineurs âgés de moins de 13 ans qui vivent dans des foyers ont été repérés sur des points de deal. Ils ont été identifiés comme appartenant à des trafics", expliquait en juillet dernier Marie-Céline Lawrysz, procureure de la République de Compiègne.
En deux ans de carrière au parquet, c'est la première fois que la procureure voyait "des dealers aussi jeunes et qui viennent de l'aide à l'enfance".
Dans le cas de l'interpellation du mercredi 28 décembre, il s'agit bien d'un des deux enfants de moins de 13 ans déjà connu par les autorités. "Il a été présenté hier après-midi vers 16 heure au parquet de Senlis, il était déjà connu du parquet qui l'accompagne durant toute sa minorité", précise le commissariat.
Comment expliquer cet enrôlement ?
Même s'ils sont placés, ces jeunes "vivent dans des maisons et non des centres éducatifs fermés". Le manque d'effectifs et de moyens ne permet pas de tous les surveiller car "dans chaque maison, il y a 12 enfants pour 3 éducateurs."
De plus, les dealers recrutent devant les portes des collèges. "50 euros par jour à 12 ans, c'est énorme", déplore la procureure qui note que les adolescents âgés de moins de 13 ans ne risquent pas grand chose. Ils sont retenus 12 heures, renouvelables une fois, tout au plus.
Ce qui expliquerait pourquoi ces jeunes sont si prisés par les dealers.
