Couvre-feu dans l'Oise : un nouveau coup dur pour les cinémas, salles de sport, bars et restaurants

À partir de dimanche 24 octobre, les restaurants et cinémas de l'Oise devront se priver de leur clientèle du soir. Les salles de sports et les bars, eux, demeureront fermés. Après l'annonce du couvre-feu, les gérants d'établissements tentent de s'organiser au mieux, mais s'inquiètent pour l'avenir.

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Quelques heures après les annonces du gouvernement, c'est un peu la panique au cinéma situé à Jaux près de Compiègne. Il faut réorganiser les plannings car a priori le couvre-feu s'applique le lendemain. "On pensait que le couvre-feu avait lieu dans la nuit de vendredi à samedi et en réalité dans l'arrêté préfectoral il est bien précisé samedi à minuit", explique Quentin Delcourt. Un jour de répit donc pour le programmateur de cinéma qui doit faire face à un plus gros problème : l'annulation des séances du soir. "Il faut savoir que la séance de 20h représente plus de 40% des entrées. C'est un coup dur financier puisque les gens travaillent en général jusqu'à 18h, 18h30", confie-t-il. 

Depuis la réouverture des salles, après le confinement le 22 juin dernier, les cinémas tentent de garder la tête hors de l'eau. D'autant que de nombreux films ont été reprogrammés à l'année prochaine, notamment les superproductions américaines. "On voyait enfin les entrées remonter. On a des beaux films porteurs, des films français : le dernier Vanier, le dernier Dupontel. Aline qui va arriver. Et puis on nous recoupe la tête", déplore Quentin Delcourt.
 
Les séances se termineront donc au plus tard à 20h20 le temps que les spectateurs puissent rentrer chez eux. "On a demandé à ce que le ticket de cinéma soit un laissez-passer. La ministre de la Culture nous a soutenus, mais le gouvernement ne veut pas. Donc on n'a pas le choix que de s'adapter", soupire le programmateur de cinéma.

"À 18h les gens n'auront pas faim"

Les restaurateurs, eux aussi, vont devoir s'organiser. Avec la fermeture des restaurants à 21h, les services du soir sont compromis. Certains ont donc décalé les horaires, sans trop y croire. "À 18h les gens n'auront pas faim, moi personnellement je n'irai pas au restaurant à 18h", lance Christian Hautecloche, patron du restaurant de l’Abbaye est situé dans le village de Saint-Martin-aux-bois. L'objectif pour lui désormais : miser sur la vente à emporter autorisée en livraison après 21h. "On va se débrouiller, on a une bonne clientèle, beaucoup de gens nous aident, mais c'est sr que financièrement on va y perdre, ce ne sont pas les mêmes prix sur place et à emporter."
 

À Beauvais, au restaurant gastronomique Le Senso, après l'annonce du couvre-feu, le chef a dû revoir toute l'organisation. "On va fermer le mardi, mercredi et jeudi soir et ouvrir le dimanche midi alors que d'habitude nous étions fermés", explique Allan Castellote. "On va devoir aussi réduire la carte pour le vendredi et samedi soir, faire des préparations moins techniques car on aura peu de temps." Pour le restaurateur la priorité est de ne pas licencier du personnel, d'autant que pour lui ce couvre-feu n'est une étape. "La fermeture totale évidemment on y pense et il y a de grandes chances que cela arrive", déplore-t-il.

"Six semaines de fermeture de plus, je mets la clé sous la porte"

Certains établissements en revanche, comme les bars ou les salles de sports, vont devoir tirer le rideau temporairement. À Senlis, l'annonce de l'arrêté a surpris ce gérant d'une box de crossfit. Vendredi 23 octobre, il a réuni ses équipes pour une réunion de crise. "On a pris un premier crochet, on s'est relevé après la première fermeture, là on en prend un deuxième. Il y a deux solutions soit je pose un genou au sol et je baisse les bras, soit je monte les gants et je vais affronter cette nouvelle épreuve", confie Loïc Blin. Le gérant de CrossFit Nemesis envisage plusieurs solutions : des cours à distances comme lors du confinement ou des séances en extérieur malgré l'hiver qui approche.

De manière générale, pour toute la profession c'est un sentiment d'injustice qui plane, car les mesures barrières ont été mises en place. "Notre matériel est nettoyé toutes les heures, plusieurs fois par jour, je crois qu'il n'a jamais été aussi propre depuis que je suis ouvert", affirme Pascal Soetens, gérant d'une salle de sport à Montataire. 
 

Pour lui, l'application du couvre-feu aurait suffi avec une fermeture à 21h. "J'ai réussi à m'en sortir avec les trois mois d'arrêt, là les six semaines de fermeture de plus, je mets la clé sous la porte, annonce-t-il. Pour rester ouvert il faut une prescription médicale donc je fais un appel, que tous mes adhérents viennent avec une prescription médicale." Il envisage également de rassembler plusieurs confrères pour faire remonter ses inquiétudes auprès de la préfecture.
 
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