Festival Off d'Avignon 2022 : rencontres avec le public, contrats à décrocher, budget… Cinq compagnies des Hauts-de-France racontent leurs expériences

Le Festival Off d'Avignon, qui permet de faire découvrir des compagnies de spectacle vivant indépendantes, touchera à sa fin ce samedi 30 juillet. Sur les 1570 spectacles au programme, certains viennent des Hauts-de-France. Metteurs en scène et comédiens racontent leur festival aux multiples enjeux.

La compagnie Le Poulailler de Poulainville, dans la Somme : "Au-delà de nos espérances"

"Ça s'est super bien passé. On a eu de très bons retours !" Emilie Gévart, metteuse en scène picarde, se réjouit de ce Festival Off d'Avignon 2022.

Après vingt représentations de Cornebidouille, dans un théâtre souvent complet, la dernière aura lieu ce samedi 30 juillet : "C’est une belle aventure ! Ça va nous faire un pincement au cœur."

Pour la metteuse en scène, en plus de rencontrer le public, le Festival Off d'Avignon permet de s'ouvrir à une diffusion : "Pas mal de professionnels sont venus nous voir et ont aimé. On sait que le spectacle aura encore une belle vie derrière. Ça nous permettra de rebondir sur sa notoriété."

    La compagnie Pic'Art de Catillon-Fumechon, dans l'Oise : "Un vrai marathon"

    "C'était un vrai marathon. J'ai traversé l'Atlantique, c'était plus facile", ironise Renaud Benoit, comédien et metteur en scène qui a participé pour la première fois au Festival Off d'Avignon avec Univergate, un spectacle récemment créé.

    S'il juge l'expérience "merveilleuse" et la rencontre avec le public "magique", ce Picard a découvert les coulisses d'un tel événement.

    Il faut coller des affiches, faire du tractage… Trouver un moyen d'être visible, essayer une nouvelle idée tous les jours pour convaincre les gens de venir.

    Renaud Benoit, metteur en scène et comédien

    Sans oublier le budget nécessaire pour y participer. "12 000 euros pour louer un théâtre de 90 places, durant trois semaines. Nous avons reçu une aide de la région Hauts-de-France pour la création. Mais pas pour le festival", déplore-t-il.

    La compagnie L'Échappée de Saint-Quentin, dans l'Aisne : une dixième participation

    L'argument économique, Didier Perrier, metteur en scène du spectacle Fief, l'entend parfaitement : "Cela coûte très cher alors on descend à Avignon uniquement lorsque l’on bénéficie d’une aide de la région."

    Pour cette édition 2022 du Festival Off, seize compagnies ont été accompagnées par la région des Hauts-de-France.

    Didier Perrier, habitué de l'événement, se questionne toutefois sur le Festival Off : "Il y a plus de 1 500 propositions et donc une sorte de course effrénée. Ça devient un peu comme un marché […] On se pose toujours la question : 'est-ce qu'il y a une autre alternative pour présenter notre travail ?' Mais tous les professionnels sont ici !"

    La compagnie du Rouhault, de Béthune, dans le Pas-de-Calais : "Jouer 18 fois d'affilée, c'est profitable"

    "On présente notre travail, notre compagnie, on fait des rendez-vous... C'est vraiment notre salon professionnel", confirme Noémie Rosenblatt, metteuse en scène du spectacle Odyssées 2020.

    Noémie Rosenblatt estime que le festival d'Avignon a un autre intérêt : "C'est très rare que l'on joue autant de dates d'affilée. D'habitude, on joue deux jours, on s'en va. À chaque fois, on essaie de retrouver nos marques. Tandis que là, jouer 18 fois d'affilée, c'est profitable pour les comédiens. Ça permet d'aiguiser le spectacle !"

    La compagnie dans l'arbre, de Lille dans le Nord : "C'est assez dingue !"

    Pas de scène, pas de sièges mais une piscine comme décor. Au Festival Off d'Avignon, la compagnie nordiste a présenté Like me, un spectacle atypique et immersif.

    "Le principe même de la culture, c'est de s'ouvrir à tous", raconte Simon Dusart, interprète. La compagnie préparait Avignon depuis plus de deux ans, là encore grâce à une aide de la région, permettant de financer une partie du budget, d'environ 40 000 euros.

    Les répétitions de la Compagnie dans l'arbre avant le Festival Off d'Avignon, extrait d'un reportage diffusé le 8 juin 2022. ©France Télévisions

    "Avignon, c'est toujours un ascenseur émotionnel", conclut Simon Dusart, sur le chemin du retour vers le Nord. "Dès le deuxième jour, le spectacle était complet. C'est assez dingue, je ne suis pas encore redescendu !"

    Au total, les douze représentations leur ont permis de rencontrer plus de 180 programmateurs.

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