Une dizaine de salariés de la plateforme de distribution du courrier de Thourotte dans l'Oise sont en grève illimitée depuis mercredi 25 octobre. À l'appel de la CGT-FAPT, ils rejettent la suppression de quatre tournées décidée par la direction dans le cadre de la réorganisation des services.
Les habitants de Thourotte ne s'en rendent peut-être pas compte, mais leur plateforme de distribution du courrier tourne au ralenti depuis ce mercredi 25 octobre.
À l'appel de la CGT-FAPT (Fédération des activités postales et de télécommunications), 19 facteurs du site selon le syndicat (12 selon la direction) sont en grève illimitée. Ils refusent la suppression de 4 des 23 tournées à partir du 14 novembre dans le cadre d'une réorganisation des services : "Cela représente 18% de suppressions de postes. Ils suppriment notamment la tournée du centre-ville qui est transformée en tournée partageable à certains moments de l'année pour répartir la charge", s'insurge Jérôme Pottier, secrétaire général de la CGT-FAPT de l'Oise.
Des tournées supprimées pour faire face aux évolutions de trafic
Dans un communiqué, la direction Services-Courrier-Colis des Hauts-de-France, assure que "La Poste adapte régulièrement l’organisation de ses établissements afin de faire face aux évolutions de trafic, des différents flux traités (particulièrement les baisses de courriers) et des modes de consommation de ses clients" et ajoute que "ce projet concerne, entre autres, les sites de Thourotte et Ressons-sur-Matz (site rattaché à celui de Thourotte), sans impact sur les emplois".
Cette réorganisation est incompréhensible pour la CGT-FAPT qui souligne les bons résultats du groupe postal avec "un chiffre d'affaires pour le premier semestre 2023 en progression de 4% (soit 17,086 milliards d'euros) et un bénéfice net de 461 millions d'euros".
Les grévistes réclament une prime de 800 euros
Le syndicat réclame également sans surprise une revalorisation des salaires à 2000 euros brut pour un salarié entrant en grade de base sans qualifications. Mais plus concrètement, la CGT-FAPT attend de la direction régionale le versement de la prime de pouvoir d’achat exceptionnelle annoncée par l’État en juillet dernier.
Cette prime, d’un montant de 300 à 800 euros, doit être versée à compter d’octobre à tous les employés du secteur public : "On demande qu’elle soit versée à tous les agents, fonctionnaires et contractuels, car nous exerçons tous une mission de service public", explique Jérôme Pottier.
Avant même la concrétisation des négociations, la direction a opposé une fin de non-recevoir à cette revendication, la prime n'étant "pas de la compétence de l'établissement de Compiègne".
Une première rencontre entre les représentants des grévistes et le directeur opérationnel de l'Oise s'est tenue mercredi. Les parties pourraient se revoir à nouveau dès jeudi.