Sous leur veste en cuir se cache un coeur immense. L'association des Gallic Brothers, basée à Saint-Maximin, organise comme chaque année une grande collecte de jouets pour les enfants vivant dans des centres d'hébergement de l'Oise. Mais la crise sanitaire leur met des bâtons dans les roues.
On les appelle aussi les "Gardiens des enfants". Depuis plus de dix ans, les Gallic Brothers (anciennement Baca) s'engagent pour la protection de l'enfance, offrant un peu de bonheur aux bambins les plus fragiles grâce à un système de parrainage.
Du réconfort pour les enfants fragiles
Chacun des 15 membres parraine plusieurs enfants qui vivent dans des centres d'hébergement, qui ont été victimes par exemple d'abandon ou de maltraitance. Avec l'accord de l'Aide sociale à l'enfance, les motards organisent des sorties moto et d'autres activités avec leurs filleuls tout au long de l'année.En ce moment, confinement oblige, les contacts se font par téléphone. Des téléphones qu'ils ont donnés aux enfants pour pouvoir s'appeler à tout moment. Car même une pandémie mondiale n'empêchera pas les Gallic Brothers d'amener du réconfort, même à distance, aux enfants qui n'ont pas eu de chance dans la vie.
Une collecte de jouets compromise
Tous les ans, à Noël, les bikers élargissent encore un peu plus leur champ d'action en distribuant des jouets à l'ensemble des enfants, de la naissance jusqu'à 14 ans, vivant en centre d'hébergement dans l'Oise. Mais cette année, la crise sanitaire a compliqué la tâche."C'est la totale galère", déplore Turkish, le vice-président de l'association. "Les années précédentes à cette période, on avait déjà 500 ou 600 jouets. Cette année, on en a seulement 80." Certains jouets sont achetés par les membres eux-mêmes, mais la distribution repose grandement sur les dons.
"Entre les gens qui ont été en chômage partiel et qui ont moins de revenus pour acheter des jouets, les magasins qui sont fermés et le confinement qui empêche les gens de se déplacer, on a du mal à récupérer des jouets." Car l'association n'accepte que les jouets neufs. "C'est Noël, ils ont droit à des cadeaux comme tout le monde", explique Turkish. "La première année, on acceptait les jouets d'occasion, certains n'étaient pas en bon état, donc on préfère que ce soit du neuf."
Une cagnotte pour sauver Noël
Seuls trois points de collecte sont autorisés à ouvrir dans le département : deux à Saint-Maximim, et un à Compiègne."Mais les gens peuvent nous contacter sur notre page Facebook ou sur notre site internet. On verra si on a la possibilité de se déplacer pour les récupérer." Pour pallier ces difficultés, les motards ont également mis en place une cagnotte en ligne pour acheter eux-mêmes les jouets avec les fonds récoltés. "Pour l'instant on est à 1 400 euros, dont une grande partie vient des membres. On a besoin de beaucoup plus. D'habitude on offre entre 1 000 et 1 500 jouets. On est encore très loin du compte."
Ces centaines de jouets, ils les livrent d'habitude aux six centres qui accueillent leurs filleuls, et donnent le reste au Conseil départemental qui les distribue aux autres centres d'hébergement de l'Oise. Cette année, ils risquent de ne pas avoir assez de jouets pour en donner au Département. Un crève-coeur pour Turkish.
"Notre seule exigence, c'est que les cadeaux soient déposés le matin du 25 décembre au pied du sapin. On veut que comme tous les autres enfants, ils aient des cadeaux à ouvrir le matin de Noël. Car bien sûr, ce n'est pas nous qui offrons les cadeaux : c'est le père Noël !", précise le biker.