Dans l'Oise, les maires de Compiègne et de Creil favorables à un nouveau couvre-feu

L'apparition télévisée d'Emmanuel Macron ce mercredi 14 octobre est très attendue, notamment parce que le président pourrait annoncer de nouvelles mesures contre le coronavirus. Parmi elles, l'éventualité d'un couvre-feu que les maires de Compiègne et de Creil appellent de leurs vœux.

Il ne reste plus beaucoup d'options au gouvernement pour endiguer la deuxième vague de l'épidémie de coronavirus. Après avoir avancé les horaires de fermeture des bars et restaurants et étendu le port du masque dans les lieux publics, Emmanuel Macron pourrait annoncer de nouvelles mesures, ce mercredi 14 octobre, lors de son passage à la télévision à partir de 19h55.
 

Éviter un nouveau confinement

Parmi elles : la possibilité d'un couvre-feu qui séduit certains maires de l'Oise. "Ce serait une bonne mesure pour éviter la flambée tout en maintenant l'activité économique à un niveau acceptable, défend Philippe Marini, maire (LR) de Compiègne. Il faut discipliner davantage les relations sociales." Depuis le 23 septembre, le département est classé en zone d'alerte, avec un taux d'incidence de plus de 130 cas pour 100 000 le 6 octobre dernier.

"Il est temps d'engager des mesures fortes, abonde Jean-Claude Villemain, maire (PS) de Creil. Limiter les déplacements la nuit me semble être une bonne chose si l'on veut éviter un nouveau confinement, qui serait une aberration sociale et économique." Entre 22h et 5h du matin, par exemple, afin de s'assurer que les clients des bars et restaurants ne se regroupent pas sur le trottoir après la fermeture des établissements. Afin également de porter un coup au trafic de stupéfiants dans certains quartiers de Compiègne. "Si l'une des conséquences est de diminuer le chiffre d'affaire du trafic de drogue dans les quartiers dits sensibles, alors c'est très bien", affirme Philippe Marini.
 

Atteinte à la liberté fondamentale d'aller et venir

Avec Nogent-sur-Oise, les deux communes isariennes avaient été les premières à instaurer un couvre-feu dès le 23 mars dernier. Une mesure qu'elles avaient souhaité prolonger après la levée du confinement. Mais le tribunal administratif d'Amiens, saisi par la ligue des droits de l'Homme, en avait décidé autrement, considérant ces arrêtés comme une "atteinte à la liberté fondamentale d'aller et venir".
 
Une suspension que dénonce le maire de Creil. "Les juges ont pris cette décision au nom d'un principe mais les gens morts du coronavirus, on leur a supprimé la liberté de vivre, pointe Jean-Claude Villemain. On constate que des strates de la population qui n'avaient pas été touchées lors de l'épidémie de ce printemps sont aujourd'hui atteintes et ça m'inquiète plus que de brider les allées et venues."
 

Une responsabilité politique

Avec un taux d'incidence supérieur à 200 pour 100 000 habitants, le maire de Creil estime que sa commune se trouve à nouveau dans une situation critique. "On a relevé plusieurs dizaines de cas à l'hôpital ainsi qu'au commissariat et de nouveaux foyers sont apparus avec une rapidité inattendue", souligne Jean-Claude Villemain, qui craint la saturation des services de réanimation de l'hôpital de Creil.
 
"Chacun a son avis et il y aura toujours des experts pour débattre et avancer des positions individuelles, conclut Philippe Marini, mais celui qui prend les décisions, c'est le politique." Un sens des responsabilité partagé par son homologue creillois : "Si Mr Macron ne parle pas de couvre-feu ce soir, je solliciterai l'avis de mes adjoints dès demain matin pour éventuellement signer un arrêté en ce sens."
 
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