En contact avec le maire de Crépy-en-Valois, le député LR de l’Oise Pierre Vatin a fait partie des premiers députés à se retrouver en confinement. Il n’aura pu en ressortir qu’une semaine avant d’y retourner comme une partie du reste de la France.
"La première fois, je ne pouvais pas sortir, et tout le monde le pouvait. Maintenant, nous sommes tous logés à la même enseigne !" Au téléphone, Pierre Vatin garde le sourire et on l’entend marcher à petites foulées : "Là, je suis sorti un peu me dégourdir les jambes. Mais, je n’ai pas de traitement de faveur, j’ai fait mon papier pour circuler comme tout le monde".Le député s’y connaît en confinement. L’élu LR de l’Oise a été l’un des premiers à se retrouver assigné à résidence à cause du Covid-19. C’était le lundi 2 mars.
"J’ai participé à une réunion en mairie de Crépy-en-Valois, le maire étant testé positif plus tard, l’ARS m’a demandé de rester chez moi". Commence alors un confinement de dix jours. "Plus de rencontre, je trouvais ça embêtant au début. Mais en réalité, on n’est jamais coupé du monde."
Le télétravail pour un élu de la République, ça marche. "Tout par mail, par téléphone, j’attendais le soir pour me rendre seul à ma permanence, il fallait continuer le travail parlementaire."
Privé deux fois d’Assemblée Nationale
Et en ce début mars, il y a de l’animation à Paris. Dans l’hémicycle, les débats autour de la réforme des retraites se transforment en marathons interminables. Le gouvernement décide le passage en force en dégainant le 49.3 ; l’opposition réplique avec deux motions de censure. "Je suivais tout à la télévision, c’est frustrant de ne pas vivre de près ces instants-là, mais j’avais donné une délégation de vote pour la motion de censure." Loin des débats, pas tant que ça.Ressorti le 12 mars, Pierre Vatin n’aura pas eu l’occasion de retourner longtemps à Paris. Depuis l’annonce d’un confinement, à grande échelle cette fois, le voilà de nouveau privé de déplacements, pour le moment. L’activité à l’Assemblée Nationale doit pourtant se poursuivre, dans un autre format. "Il y a une certaine vie parlementaire qui est mise entre parenthèses, mais les travaux vont continuer avec seulement deux députés par groupe", sur les recommandations de l’ARS d’Île-de-France.
"On va encore donner l’image d’une assemblée vide’, me glissait un collègue. Oui, mais tant pis ! On doit montrer l’exemple !" Même loin les uns des autres, les élus restent en contact permanent : "les réunions de groupe se font par téléphone. Et globalement, entre les partis, il y a une unité politique pour aider le pays à s’en sortir."
Le conseil du député : rester actif
Précurseur malgré lui en matière de confinement, le député de l’Oise a pris le pli. "L’important, c’est de se lever aux mêmes heures que d’habitude, de garder un rythme quasi identique, de rester actif, et surtout d’éviter de rester devant sa télévision 24 heures sur 24… Trop anxiogène." Comment se changer les idées dans un espace contraint ? "Il faut penser à l’après, à la vie qui reprendra. Pour certaines entreprises, et certains Français, ce sera dur. Mais, il faut s’accrocher à l’idée que ça ira mieux après."
Pour lui, le confinement total aura peut-être tardé à être déclenché, dans tous les cas, il est nécessaire. Pierre Vatin a fini sa promenade dans son quartier. Il conclut : "j’ai une pensée pour notre collègue Jean-Luc Reitzer. Cela fait deux semaines qu’il est en réanimation. C’est du sérieux, s’il faut se discipliner, ce n’est pas pour rien."