Le ras-le-bol des habitants d'Appilly, dans l'Oise, inondés depuis 31 jours

Depuis mi-février, Appilly subit les conséquences de la crue de l'Oise. Une vingtaine de maisons sont touchées. Les vannes du canal restent ouvertes malgré les requêtes des élus.

Au centre du village d'Appilly, dans l'Oise, l'eau est montée à 40 cm dans la rue de la mairie et entre 60 à 70 cm un peu plus loin. "Ça tombe bien parce que monsieur le maire voulait rebaptiser la rue, s'amuse un habitant je crois qu'on va l'appeler la rue des inondés. Je plaisante mais c'est un peu triste. Depuis 31 jours, on est sous la flotte".

Une vingtaine de maisons sont touchées. La commune compte un peu plus de 500 habitants. Des inondations, ce n'est pas nouveau mais de cette importance, c'est une première comme le constate Benoît Papiot qui habite ici depuis 14 ans : "Il y a à peu près 5 cm dans toute la maison et ça pourrait être évité. S'ils n'ouvraient pas les vannes là-bas tout le temps pour éviter d'inonder Compiègne, c'est ça le problème et ça ne s'arrange pas".

Il y a quinze jours déjà, Jean-François Turgy, le maire (SE) d'Appilly, était lui aussi catégorique : "ce sont les vannes qui nous inondent. Elles sont en permanence ouvertes".
 
À quelques mètres de la limite de la commune, se trouve le canal latéral de l'Oise et un peu plus loin, la rivière Oise, elle-même. Or sous le canal, se trouvent deux vannes. Elles permettent à plusieurs rûs coulant à Manicamp, dans l'Aisne, de passer sous le canal. Lorsqu'elles sont fermées, la circulation de l'eau se fait sans problème mais lorsqu'elles sont ouvertes et que l'Oise est en crue, les affluents débordent et inondent les rues d'Appilly. 
 

L'ouverture des vannes de Manicamp à l'origine de la crue ?

Depuis 2012, les vannes sont ouvertes en permanence. 

Le maire et la députée (LREM) de l'Oise, Carole Bureau-Bonnard, ont demandé au préfet de l'Aisne d'abaisser ces vannes mais leur requête n'a pas abouti. Face à ce refus, l'élue a décidé ce mardi 10 mars d'interpeler le ministre de l'Intérieur. "J'ai interpelé le ministère de l'Intérieur et les personnes responsables au niveau sécurité civile, pour voir s’il y avait une possibilité de discuter avec le préfet par rapport à cette solution. Mais là, même là, si on fermait l’eau qui arrive de Manicamp, on n’aura pas une action immédiate et une action là, pour les habitants, c’est trop tard".

Une entreprise menacée

Au centre du village, l'entreprise Framimex, spécialisée dans le recyclage textile, elle emploie 80 salariés. Une partie des stocks baignent dans l'eau. Le directeur, Majide Zerroug est inquiet : "Si l'eau rentre dans les ateliers, il y a des machines qui s’arrêtent donc l’entreprise s’arrête. Elle est déjà dans une situation compliquée économiquement. Là ça sera l'estocade".
Prochainement, des batardeaux, ces fameuses barrières anti-inondations, devraient être installées dans le village.
En attendant, un arrêté de catastrophe naturelle est en préparation à la préfecture de l'Oise.

Côté prévisions, le pic de cette crue de l'Oise est attendu demain, mercredi 10 mars. L'eau pourrait encore monter de 5 à 10 cm. 
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