VIDÉO. Municipales 2020 : ce qu'il faut retenir du débat du second tour à Crépy-en-Valois

Mardi 16 juin, dans le cadre du second tour des élections municipales 2020, France 3 Picardie vous proposait un débat entre les prétendants à la mairie de Crépy-en-Valois diffusé à 18h. Voici ce qu'il faut en retenir.

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La commune a fait bien malgré elle l'actualité depuis le mois de février. Devenue un cluster du coronavirus dés l'arrivée de l'épidémie en France, elle a vécu une campagne du premier tour perturbée, avec deux têtes de listes confinées, une autre médecin généraliste, et une interdiction de rassemblement bien antérieure au reste de la France. 

Résultat : le taux de participation au premier tour a été nettement inférieur à la moyenne nationale, avec seulement 37,5% de votants. Et une campagne "numérique", qui s'est jouée principalement sur les réseaux sociaux, faute de réunions publiques et de sessions de tractage. 

Le maire sortant, Bruno Fortier (DVD), est arrivé en tête du premier tour avec 31,2% des suffrages. Il est suivi par Arnaud Foubert (DVD), ancien maire UMP battu par Bruno Fortier en 2014, qui recueille 15,8% des voix. Michel Houllier (DVC), conseiller municipal, passe également au second tour avec 11,6% juste devant Philippe Pinilo (DIVERS), qui était colistier d’Arnaud Foubert en 2014 et qui a obtenu un score de 11,1%. 

À noter que si les quatre candidats ont chacun leur sensibilité politique, ils sont relativement proches sur le terrain des idées, gravitant de plus ou moins loin autour du centre droit de l'échiquier politique.

Et en face, des électeurs un peu éloignés des urnes et des préoccupations de campagne. Mitigés, certains habitants parlent d'un manque de légitimité du premier tour, d'une "mascarade".

Les enseignements de la crise sanitaire

À la une des médias nationaux depuis le premier décès sur le territoire français, celui d’un enseignant crépynois, la ville de Crépy-en-Valois porte les stigmates de la crise sanitaire et de sa macabre notoriété. Encore aujourd’hui, elle est au cœur des débats de la campagne pour les élections municipales.

Si les quatre candidats ont choisi de ne pas changer leur programme pour autant, confortés dans l'idée que leur vision était juste dés le début de la campagne du premier tour, ils s'accordent tous à dire que les habitants de Crépy-en-Valois ont souffert du sentiment d'être "les pestiférés" aux mois de février et mars. 

Le maire sortant Bruno Fortier, testé deux fois positif au covid-19, rappelle également que quatre anciens conseillers municipaux sont décédés. 

Cette épreuve a néanmoins permis de soulever la question du rôle du maire et des élus municipaux. Certains ont reproché au maire sortant et à Philippe Pinilo (qui était le médecin traitant de la toute première victime française du virus) de se mettre en avant dans les médias tout au long de cette crise, mais les deux assurent qu’ils ont agi comme il leur semblait juste sur le moment et admettent à demi-mot qu’ils ont eux-mêmes été surpris et un peu débordés par cette soudaine exposition médiatique.

Bruno Fortier estime avoir été dans son rôle de maire en étant  "disponible pour les habitants et les soignants" et Philippe Pinilo assure qu’il sera, en cas de situation similaire, "le maire qui passera un coup de fil aux soignants". 

Ces critiques n’auront cependant pas été formulées lors du débat sur France 3 Picardie, les deux adversaires préférant la jouer fair-play. "On ne peut pas tenir grief à ceux qui sont passés sur les médias, je ne sais pas si à leur place je n’en aurais pas fait autant", explique Arnaud Foubert. Il estime néanmoins que le maire doit avoir un rôle de "vigie" afin d’anticiper autant que possible les coups durs. 

Michel Houllier compte lui sur "le renouveau" que peut apporter son équipe. Il reconnaît que l’équipe actuelle "gère la ville plutôt correctement", mais lui reproche de ne pas être "assez proche de ses habitants".

Pallier le désert médical

La santé était déjà au centre des préoccupations crépynoises bien avant l'arrivée de l'épidémie. La commune faisant face à un cruel manque de médecins généralistes, les candidats ont tous des propositions sur le sujet. À l’heure actuelle, deux projets sont en cours. D’un côté, les médecins de la maison médicale travaillent à mettre en place une nouvelle structure (dont l’ouverture, prévue en mars, a dû être reportée), qui permettrait d’embaucher des médecins salariés. De l’autre, la municipalité actuelle envisage la création d’un pôle de santé en partenariat avec la clinique de Compiègne, des locaux flambants neufs qui seraient loués à des médecins libéraux qui souhaitent s’installer. Le maire sortant estime que ces deux projets ne sont pas incompatibles.

Au contraire, Philippe Pinilo estime que ces deux projets s’opposent et "mettent dos à dos la population pour l’un et contre l’autre". Il estime que le diagnostic doit être fait sur l’ensemble du territoire, villages alentours compris, car ils connaissent la même problématique de désert médical. Même constat chez Michel Houllier, qui va même juste qu’à dire qu’il faudrait envisager l'implantation d'un hôpital dans le secteur, avec l’aide que l’État a promis au secteur de la santé. Une idée que Bruno Fortier qualifie d'"utopiste".

Pour Michel Foubert, la question est de savoir "pourquoi les médecins ne veulent pas s’installer". D’après lui, les jeunes médecins préfèrent la médecine salariée et ont "horreur des papiers". Il soutient donc le projet en cours de la maison médicale et émet quelques réserves sur le projet de pôle santé, sans s’y opposer farouchement.

Relance économique

Enfin, les conséquences économiques de l’épidémie sont arrivées très tôt à Crépy-en-Valois et dans les huit autres communes du cluster. Les propositions en faveur de la relance économique pourraient donc être décisives dans le choix des Crépynois qui iront voter le 28 juin. "Le premier gros dégât au niveau de l’économie, c’est l’image de Crépy", estime Arnaud Foubert, qui regrette que la commune soit devenue tristement célèbre pour ses malades et ses morts. "Il faut rétablir cette image", affirme-t-il. "On a une très belle ville, des gens intéressants, des compétences, des commerçants dynamiques." Concrètement, il entend créer un office de commerce pour améliorer le dialogue entre les commerçants et les institutions, et installer une halle couverte pour les marchés en centre-ville.

Même constat pour Michel Houllier, qui estime que de nombreux commerçants, artisans et PME sont en grande difficulté financière à cause de la crise sanitaire, mais la méthode diffère. Il veut "mettre en place une cellule qui s’occupera de ce problème particulier".

Philippe Pinilo regrette qu’il n’y ait "pas de vision au long terme" et estime que la population n’est pas suffisamment entendue. Il veut donc créer une commission pour favoriser le dialogue lui aussi.

Le maire sortant rappelle que la phase d’extension de la zone commerciale de Crépy est en cours et qu’il continuera de défendre le projet auprès de la communauté de communes, là où certains l’accusent de ne pas suffisamment valoriser les commerces.

Programmes spéciaux sur France 3 Picardie

Chaque soir à 18h, du lundi au vendredi, retrouvez les débats d'entre-deux-tours sur l'antenne de France 3 Picardie, jusqu'au 26 juin.

Le 28 juin, les soirées électorales organisées par France 3 débuteront dès 19h55 pour une première tranche régionale jusqu'à 21h, puis de 21h15 à 22h et enfin de 22h15 à 23h pour les tout derniers résultats. Et sur le site internet de France 3 Hauts-de-France, vous pourrez retrouver les résultats des communes qui vous intéressent, ainsi que les réactions des candidats et les analyses du vote.

 

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