L'Art déco, un courant artistique et architectural qui s'est développé entre les deux guerres, durant les années 1910 - 1930. Présent dans de nombreuses villes des Hauts-de-France, il reste un patrimoine discret et méconnu à Boulogne-sur-Mer.
En France, les années 1910-1930 sont marquées par une intense activité de construction dans le bâtiment. Une construction liée à l'expansion de la ville entre-deux-guerres, avec des percements de nouvelles rues. Moins connue pour son patrimoine Art Déco que ses voisines des Hauts-de-France, comme Saint-Quentin, Béthune ou Roubaix, la modeste Boulogne-sur-Mer n'échappe pas à cette logique de construction.
Construction de quartiers résidentiels
Des quartiers entiers sortent de terre, comme le Vieil Àtre, Bréquerecque ou encore Beaurepaire. À Boulogne-sur-Mer, les logements se font rares et il faut donc construire vite en utilisant un matériel bon marché : le béton. Star de cette époque, il est facile à travailler, facile à sculpter et à peindre.
"La plupart des maisons de cette période ont été construite pour la moyenne bourgeoisie ou les fonctionnaires qui s'installent à Boulogne-sur-Mer" explique Eneline Guette, responsable du service des publics à la ville d'art et d'histoire de Boulogne-sur-Mer.
Des maisons caractéristiques de ce style décoratif. "À l'exubérance et la fantaisie de l'Art Nouveau succède ce style architectural Art déco plus classique, affichant de la rigueur, de la symétrique"
"Sur les façades apparaissent les bow-windows (ou en français oriels), des avancées encadrées par des pilastres et surmontées par des frontons géométriques. La ligne droite et les angles sont associés à de nombreuses ferronneries sur les portes, les balcons."
Les motifs végétaux et floraux sont couramment moulés ou forgés sur les façades. La géométrie reste simple, sobre souvent associée à des frises décoratives.
Et puis le monde moderne de l'entre-deux-guerres accélére comme nous le rappelle Eneline Guette. "L'automobile fait sa grande entrée dans le quotidien des français. Elle va faire partie de la famille et donc le garage va s'intégrer au rez-de-chaussée de la construction, à coté de la porte d'entrée, pour la mettre à l'abri !
De nombreux bâtiments publics
Symbole de la soif de vivre des "années folles", le style Art déco tient son nom de l’Exposition Internationale des Arts Décoratifs et Industriels Modernes organisée à Paris en 1925. Typiquement français, il devient un style national, qui guide la conception des bâtiments de la République.
Écoles, mairies, monuments funéraires, rien n'échappe à ce mouvement artistique. Abandonné après la seconde Guerre Mondiale, il habille encore, aujourd'hui nos monuments et nos bâtiments publics.
Rapidement adopté par les nations étrangères, l'Art déco inspire de nombreux architectes dans le monde. Aux Etats Unis, ils donneront naissance à des immeubles remarquables, comme le Chrysler Building à New York (1930) ou l’Empire State Building (1931).
L'Art Déco reste comme un style qui conjugue étroitement à la conception d’un édifice, la décoration d’intérieur et la mode. De nombreux couturiers, banquiers, collectionneurs ou industriels firent appel aux architectes et ébénistes de l'époque pour meubler leurs bureaux et leurs villas.
Le Printemps de l'Art Déco dans les Hauts-de-France
Très présents dans de nombreuses villes des Hauts-de-France, comme Amiens, Arras, Béthune, Cambrai, Lens, Roubaix, Saint-Omer ou Saint-Quentin, le témoignage de l'Art déco se visite et se fête grâce au "Printemps de l'Art déco".
Une opération qui met en lumiére notre patrimoine régional pour évoquer l'âge d'or de cette époque. Certains bâtiments se visitent, d'autres accueillent toujours du public comme la gare de Saint-Quentin ou comme la piscine découverte de Bruay-la-Buissière, qui reste un lieu de loisir trés prisé du public.
Ce week-end, partez à la découverte ou la redécouverte de votre ville, avec un nouveau regard sur cet art que nous cotôyons chaque jour dans nos rues, parfois sans le voir...