A Wimereux, la protection civile en renfort sur les plages

En pleine période de Jeux Olympiques, certaines communes du littoral sont confrontés au défi de la sécurisation des plages

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Un grand soleil, des températures chaudes et une mer calme. Forcément, locaux et vacanciers sont nombreux pour profiter de la plage de la station balnéaire de Wimereux. L’œil aiguisé distingue vite les baigneurs les plus prudents des plus téméraires. Ainsi, les premiers choisissent le bassin bien connu des habitants, protégé de la houle par une ceinture de rochers. Les autres préfèrent se jeter à la mer sur les extrémités de la plage, plus isolés. Derrière ses jumelles, Victor Baheux scrute le moindre comportement dangereux. “Ici, chaque zone a ses particularités. Au nord, il y a un courant fort, au sud ce sont des rochers donc on oriente les baigneurs vers telle ou telle zone et on regarde aussi les nageurs plus ou moins confirmés” explique le maitre-nageur. 

Une première en France

S’il connaît si bien la plage, c’est que son équipe, composée de 9 maîtres nageurs, est arrivée à Wimereux avec une semaine d’avance, fin juin, pour étudier le terrain. Cette collaboration entre la protection civile et une municipalité pour assurer ce type de mission est une première en France. Jusqu’à présent, la SNSM assurait la surveillance baignade à Wimereux. Mais cette année, le maire a décidé de changer de prestataire, après des problèmes d’effectifs. L'an dernier, en cours de saison, trois jeunes maîtres nageurs ont quitté leur poste, occasionnant des problèmes logistiques pour la station balnéaire. “Avec ces soucis de personnel, on n’a pas été très suivis par la SNSM donc j’ai voulu changer cette année. Et puis, la protection civile, on connaît bien puisqu’on travaille déjà avec eux à l’année, sur la crise migratoire par exemple” explique Jean-Luc Dubaele, le maire de Wimereux. 

"Constamment face à la mer"

Un coût supplémentaire pour la mairie. Les maîtres nageurs sont employés de début juillet au 1er septembre, soit 8 semaines, pour un coût total de 55 000 euros. Le prix de la tranquillité. Car pour les mairies, une autre difficulté vient perturber un été déjà traditionnellement chargé. Les habituels CRS nageurs-sauveteurs sont réquisitionnés à Paris pour les Jeux Olympiques. La mission de police des plages doit donc être assurée par des effectifs territoriaux mobilisés en remplacement sur leur période de vacances. “736 policiers et gendarmes supplémentaires par rapport à l’été 2023” indique la préfecture. Problème, ces policiers et gendarmes, contrairement aux CRS, n’assurent pas la surveillance de baignade. Souvent, les mairies doivent donc recruter par elles-mêmes.

D’autant que la plage de Wimereux dispose d’un bassin de baignade réservé aux enfants. Les maîtres nageurs y vouent une attention toute particulière. “Je suis constamment face à la mer, même quand je vous parle, j’ai un œil dessus à chaque instant” ironise Louis Baheux, le frère de Victor, lui aussi maître-nageur. “Les enfants sont plus insouciants et ils font moins attention, il y a donc plus de risque d’accidents” reprend leur collègue Jade Aigouy, dédiée ce jour-là à la surveillance du bassin.

De quoi rassurer cette mère de famille : “c’est des âges où il faut avoir les yeux dessus, nous on fait ce qu’on peut en tant que parents mais c’est encore mieux qu’il y ai des professionnels.” Les baigneurs, les plus jeunes y compris, semblent apprécier également, comme ce jeune adolescent : “c’est important de se sentir en sécurité dans l’eau, on sent qu’ils sont derrière nous donc on peut s’amuser en toute tranquillité.”

L’an prochain, la protection civile pourrait de nouveau être en charge de la surveillance des plages de Wimereux, même hors période olympique. 

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