Le site du papetier d'Arjo-Wiggins à Wizernes, près de Saint-Omer, fait l'objet d'un projet de reprise "fiable" par une entreprise finlandaise, a annoncé vendredi la CGT.
Le site avait fermé en juin 2015. Deux ans plus tard, un projet de reprise du papetier finlandais Kotkamills pourrait lui redonner vie. Un projet qui associerait aussi à titre personnel le président d'une entreprise locale d'imprimerie sur carton, Express Packaging, a indiqué la CGT lors d'une conférence de presse. Une victoire pour la CGT, qui bataille depuis deux ans contre le démantèlement du site.
Kotkamills possède deux sites industriels dans le sud-est de la Finlande, à Kotka et Imatra, qui produisent notamment du contre-plaqué stratifié à haute pression, du bois de construction et des emballages en carton.
Elle emploie environ 550 personnes. Depuis 2015, son principal actionnaire est le fonds d'investissement finlandais MB Funds. En 2016, l'entreprise a réalisé un chiffre d'affaires de 219,1 millions d'euros.
Arjo-Wiggins craint la concurrence des repreneurs
Selon Franck Sailliot, délégué syndical central, ce projet évoqué correspondrait à "40 à 50 personnes au départ". "C'est un dossier fiable, qui n'est pas en concurrence avec Arjo", affirme M. Sailliot, dont le syndicat est majoritaire dans l'entreprise."Mais Arjo craint" une concurrence potentielle et "fait monter les prix en flèche", assure le syndicaliste, évoquant le chiffre de 8 millions d'euros "et non plus l'euro symbolique du départ". Le repreneur ne devrait donc pas concurrencer Arjo-Wiggins, en se positionnant sur l'emballage alimentaire, l'activité d'Express Packaging.
"Sequana, la maison-mère d'Arjo, fait tout pour que le site ne soit pas repris. (...) La seule solution, c'est donc la préemption du site, soit par le maire, soit par le président de la communauté d'agglomération, soit par la Région, soit par l'Etat, actionnaire d'Arjo via la BPI (banque publique d'investissement). La balle est dans le camp des élus et de l'Etat!", a martelé M. Sailliot."La seule solution, c'est la préemption du site"
Interrogée par l'AFP, la direction de Sequana confirme qu'une "visite" par un industriel "français" a eu lieu jeudi. "Aucune offre n'a été reçue à ce stade" mais la direction "étudiera bien entendu tout projet sérieux et pérenne si une offre est déposée", a-t-elle ajouté.
La communauté d'agglomération de Saint-Omer a par ailleurs dit regretter la médiatisation de ce projet "loin d'être abouti". "A l'instar des porteurs de projet, nous souhaitons poursuivre les démarches dans la sérénité qui présidait les discussions" depuis son amorce.