Attaque terroriste au lycée d’Arras : "La barbarie du terrorisme islamiste" dénoncée par Emmanuel Macron après la mort d'un enseignant poignardé

Un professeur de français est mort et deux personnes ont été blessées après de l'attaque au couteau au lycée Gambetta d'Arras par un ancien élève fiché S, ce vendredi 13 octobre. Les jours des blessés ne sont plus en danger selon le président de Région Xavier Bertrand. Neuf personnes, dont l'assaillant et son frère, sont en garde à vue. Le maire d'Arras annonce que l'établissement restera ouvert demain.

Un professeur est mort, un agent et un enseignant ont été gravement blessés à la suite de l'agression au couteau d'un jeune homme fiché S qui s'est introduit dans la cour du lycée Gambetta à Arras, ce matin, vendredi 13 octobre.

L'assaillant aurait crié "allah akbar" lors de son passage à l'acte. Le parquet anti-terroriste a ouvert une enquête. L'agresseur, son petit frère de 16 ans et deux autres personnes sont en garde à vue.

Le pronostic vital de l'agent n'est plus engagé

Selon Xavier Bertrand la vie des deux blessés, un professeur d'EPS et un agent, "n'est plus en danger". La situation de l'agent, un temps annoncé "entre la vie et la mort", s'est donc stabilisé, d'après le président de Région, qui dit s'être entretenu avec le fils du blessé.

"Il s'est dirigé vers le bureau du proviseur", Xavier Bertrand sur le déroulé des faits

La président de la Région Hauts-de-France a expliqué que l'assaillant s'est introduit dans l'établissement "au moment de l'intercours". "Il est rentré parce que les portes s'ouvrent au moment de l'intercours pour laisser sortir [les élèves]', précise-t-il.

Les policiers m'ont dit qu'il (le suspect NDLR) n'avait pas parlé (en garde à vue) ce matin.

Xavier Bertrand, président de la Région Hauts-de-France

Il poursuit sur l'acte de l'assaillant : "il monte ensuite l'escalier pour se diriger vers le bureau du proviseur - personne ne sait ses motivations, les policiers m'ont dit qu'il n'avait pas parlé ce matin - il ne voit pas le proviseur dans son bureau, alors il redescend dans la cour."

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Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France revient sur les faits. ©FTV

Il rappelle que le professeur de français s'est fait tuer devant le lycée et qu'un autre enseignant s'est fait attaquer à l'extérieur de l'enceinte scolaire.

Le lycée Gambetta restera ouvert demain

Le maire d'Arras, Frédéric Leturque, annonce que l'établissement restera ouvert demain. Les évènements organisés par la commune sont eux "suspendus jusqu'à nouvel ordre". Arras devait accueillir des commémorations en l'hommage de Samuel Paty la semaine prochaine.

Des CRS devant le lycée Fénelon

Au lycée Fénelon de Lille, des CRS sont cet après-midi présents devant le portail pour contrôler les entrées des élèves, qui doivent présenter leur carnet de liaisons pour accéder à l'établissement. La rue de l'établissement est bloquée à la circulation.

Ce dispositif fait suite à la demande faite ce midi du ministre de l'Intérieur de "renforcer sans délai" la sécurité aux abords des établissements scolaires français.

La famille de l'assaillant sous le coup d'une expulsion en 2014

Arrivée en France en 2008, puis en Bretagne l'année suivante. La famille Ingouche (originaire d'Ingouchie, petite République fédérée à la Russie, située dans le Caucase nord-centre), avait été assignée à résidence dans l'attente de son expulsion en 2014. Face à la vague de mobilisation d'associations avec le renfort d'un certain nombre de politiques, les autorités avaient renoncé à exécuter l'obligation de quitter le territoire français.

Un reportage de nos confrères de France 3 Bretagne décrit la situation à l'époque. 

Le suspect, un jeune homme "mystérieux" selon ses voisins

Des membres des forces de l'ordre se sont rendus au domicile du suspect. Il habitait dans un appartement avec sa mère, ses deux frères et deux soeurs. Les voisins du jeune homme décrivent quelqu'un de "mystérieux, qui ne disait pas bonjour", rapporte notre reporter sur place.

Un professeur de philosophie, Martin Dousseau, nous raconte son face à face avec l'assaillant

Un enseignant de philosophie du lycée raconte à notre micro avoir été confronté à l'agresseur. "Je l'ai vu tenter d'agresser le chef cuisinier de l'établissement. J'ai cherché à intervenir. L'agresseur est revenu vers moi. Il  m'a demandé si j'étais prof d'histoire, j'ai l'impressoin qu'il cherchait un prof d'histoire. Il m'a couru après, je me suis refugié derrière une porte vitrée. On s'est barricadé. La personne ensuite est retournée dans la cour."

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Martin Dousseau, professeur de philosophie au lycée Gambetta d'Arras, s'est retrouvé face à face avec l'assaillant. ©FTV

"Renforcer la sécurité dans les établissements", demande le gouvernement

Le ministre de l'Education Gabriel Attal a demandé ce vendredi aux recteurs d'académies
de "prendre sans délai toutes les mesures" nécessaires pour "renforcer la sécurité
de tous les établissements" scolaires en France, dans un message transmis par le
ministère.

L'assaillant est un ancien élève du lycée

L'agresseur, âgé de 20 ans, d'origine Tchétchène, est selon plusieurs témoignages de professeurs un ancien élève du lycée Gambetta d'Arras.

À l'époque, il avait fait l'objet d'un signalement pour radicalisation formulé par un corps enseignant, nous indique le syndicat Unsa.

Ce que l'on sait sur les victimes

L'attaque a fait un mort et deux blessés au moins. La personne décédée est un enseignant de Lettres dans l'établissement. Les deux blessés sont : un professeur de sport et un agent du lycée. Tous deux ont été conduits au CHU d'Arras. L'agent est "très gravement blessé, entre la vie et la mort", selon l'AFP.

Les réactions politiques

A gauche comme à droite, les hommages pleuvent depuis l'agression de ce matin. "Pensées pour les proches des victimes, les élèves, les personnels", déclare le député du Nord David Guiraud. "J’apporte toutes mes condoléances à la famille de la victime", tweete de son côté le député RN Sébastien Chenu. "Toute ma solidarité et mes pensées vont aux personnels et élèves du lycée Gambetta à Arras", indique l'élue Sandrine Rousseau.

Une intervention des secours vers un autre établissement

Notre reporter sur place a constaté le départ d'un convoi de secours et forces de l'ordre, "toutes sirènes hurlantes", partir en direction du lycée Charles Péguy, un autre établissement arrageois.

Notre journaliste a constaté des membres de la Bac devant le lycée. Les élèves sont eux confinés dans les locaux.

Le frère du suspect, scolarisé à Charles Peguy lui, a été appréhendé par les forces de l'ordre.

L'Assemblée nationale interrompue

Les députés ont interrompu leurs travaux en cours pour faire part de "leur solidarité à l'égard des victimes, de leurs proches et de la communauté éducative dans son ensemble", par la voix de leur présidente Yaël Braun-Pivet.

Témoignage d'un élève

Un élève de 16 ans, en classe de première, était toujours confiné dans une classe de l'établissement, à midi. Il dit avoir été informé de l'intrusion de l'agresseur par une vidéo reçu d'une camarade. "Un coup de panique" s'en est suivi.

Emmanuel Macron va se rendre sur place

Selon nos informations, le président de la République, va se rendre sur les lieux dans les prochaines heures. Le lycée Gambetta est situé près de la gare d'Arras. Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin sera également sur place.

Une vidéo de l'agression

Une vidéo publiée sur X, vérifiée par nos services, montre l'aissaillant menaçant des personnes dans la cour du lycée.

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Vidéo agression Arras ©X

L'agresseur, fiché S, interpellé

Selon nos informations, l'assaillant a crié "allah akbar" lors de son passage à l'acte. Il s'agit, d'après une source proche de l'enquête, d'un homme tchétchène fiché S. 

Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé sur les réseaux sociaux que "l’auteur des faits a été interpellé par la police", par le Groupe de sécurité de proximité.

L'ombre de Samuel Paty 

Des hommages étaient prévus à la mémoire du professeur ce lundi 16 octobre. La communauté enseignante s'inquiétait déjà sur l'accueil de ces initiatives dans les établissements scolaires au regard des tensions internationales. Depuis l'attentat qui a frappé le lycée arrageois, dans les Hauts-de-France, le syndicat d'enseignants UNSA s'interroge désormais sur l'opportunité d'organiser un rassemblement régional qui devait se tenir à Arras le vendredi 20 octobre. 

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Nicolas Penin, représentant de l'UNSA Education nationale des Hauts de France s'interroge sur le maintien d'un hommages prévu à la mémoire de Samuel Paty, assassiné il y a 3 ans. ©France télévisions

4 personnes, dont l'assaillant et son petit frère de 16 ans, sont en garde à vue. 

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