70 membres du personnel du groupement hospitalier Artois-Ternois, à Arras, ont été testées positives au Covid-19 cette semaine. C'est autant qu'en un mois. Sa directrice par intérim, Hélène Deruddre, plaide pour un reconfinement afin de soulager ses équipes, épuisées.
A l'hôpital d'Arras, la situation est préoccupante. Au micro de France Bleu Nord ce vendredi 29 janvier, Hélène Derrudre, directrice par intérim du groupement hospitalier Artois-Ternois (Pas-de-Calaise), a parlé de "progression fulgurante". Elle a annoncé que 70 membres du personnel avaient été testés positifs au Covid-19. Une information que nous avons pu confirmer auprès du CHU. 70 contamination en une semaine, c'est autant qu'en un mois.
Hélène Derrudre parle d'un "phénomène nouveau". "On ne l'avait pas lors de la précédente vague", assure la directrice qui émet l'hypothèse de contaminations "dans la sphère privée". "On a renforcé les dispositifs."
La situation est d'autant plus inquiétante que le CHU de Lille a identifié quatre contaminés probables au variant britannique parmi les cas positifs du CH d'Arras. Les résultats du séquençage, réalisé à Lille, seront bientôt connus.
Les soignants épuisés
L'activité du centre hospitalier, elle, n'a pas diminué, bien au contraire. De plus en plus de patients sont contaminés et affluent vers l'hôpital. "La situation épidémique se tend nettement depuis une semaine." "On ne s’attendait pas à ce que ça reparte aussi vite, alors que toute notre énergie est focalisée sur la campagne de vaccination", a t-elle déclaré au journal Le Monde. Les soignants ressentent "de l'épuisement physique et moral", selon leur directrice, qui a réorganisé ses services pour faire face à la pandémie.
Depuis lundi, les patients Covid ont été regroupés dans une seule et même unité, qui compte 33 lits. Les capacités en réanimation sont saturées. "On a ajouté 3 lits", relate t-elle. Certaines opérations ont été reprogrammées et seules 6 salles de bloc opératoire sur 10 fonctionnent "pour retrouver des ressources paramédicales et faire fonctionner l'unité Covid".
Hélène Derrudre espère qu'un nouveau confinement sera appliqué "pour permettre de stabiliser la situation et de prendre en charge les patients qui arriveront". Pour elle, un reconfinement permettrait "d'enrayer rapidement l'évolution".