Yves Bernanos et Jean-Pascal Hattu, respectivement petit-fils et petit-neveu de l'écrivain partent sur les traces de leur illustre aïeul, infatigable voyageur, perpétuel insoumis et combattant acharné du capitalisme. Ecrivain visionnaire, certains aiment le comparer à un autre George : Orwell.
Le petit Georges naît à Paris en 1888. En 1896, alors qu'il a 8 ans, Papa et Maman Bernanos - fervents catholiques et monarchistes - achètent une maison à Fressin.
J'habitais, au temps de ma jeunesse, une vieille chère maison dans les arbres.
Georges Bernanos.
La maison de son enfance à Fressin
L'enfant y passera la plus grande partie de sa jeunesse, liant de nombreuses amitiés avec les curés du coin.
Les paysages des 7 vallées influenceront fortement son oeuvre jusqu'à sa mort en 1948.
Il déménagera une trentaine de fois dans sa vie mais n'oubliera jamais Fressin, qui le lui rend bien au travers du circuit Georges Bernanos qui quadrille la ville.
Il était marié à Jeanne d'Arc !
Alors qu'il participe à la Première Guerre mondiale où il sera blessé plusieurs fois, il trouve le temps d'épouser Jeanne Talbert d'Arc en 1917, une lointaine descendante du frère de la pucelle d'Orléans. Ils auront 6 enfants. Parmi ces derniers, les parents de Yves Bernanos et Jean-Pascal Hattu, réalisateurs de ce documentaire.
Un motard accompli
C'est un moyen de locomotion qu'il utilise au quotidien. Peut-être par nécessité puisqu'avant 1926 et la parution de son premier roman "Sous le soleil de Satan", les finances familiales sont quelque peu chaotiques. Où était-ce surtout du goût de ce grand voyageur qui n'aimait rien plus que la liberté ?
Nul ne sait, mais la moto imprégnera même son œuvre.
Un fils sur ses traces
Michel naît en janvier 1923 à Fressin.
A 19 ans, il s'engage dans les Forces Navales Françaises Libres et participe au débarquement de Normandie le 6 juin 1944.
Cette guerre le marquera à jamais et constituera une partie importante de son oeuvre publiée en quasi-totalité à titre posthume sous les noms de Michel Talbert ou Michel Drowin. Pseudonymes lui permettant de se démarquer de son illustre père.
Mieux vaut un mauvais caractère que pas de caractère du tout !
Tiré de son essai "Le chemin de la Croix-des-Ames" ce truisme s'applique en premier lieu à lui-même.
Critique envers tous et envers lui-même, il reste l'auteur de citations bien senties. Aujourd'hui, on parlerait certainement de "punchline". Bernanos est très souvent "présent" et fait les belles heures notamment du réseau social Twitter :
En 1936, L'Académie française lui remet le Grand prix du roman de l'année pour "Sous le soleil de Satan" ce qui ne l'empêchera pas de déclarer dans ses correspondances :
“Quand que je n'aurai plus qu'une paire de fesses pour penser, j'irai l'asseoir à l'Académie Française.”
Georges Bernanos, dans Correspondances inédites 1936-1948
Très régulièrement cité par les hommes politiques depuis des décennies, voici, en image, ce que cet anticonformiste et polémiste pensait pourtant d'eux :
Mais attention, il faut toujours vérifier l'usage des citations de Bernanos, comme des autres.
Ainsi, en 2016, Emmanuel Macron avait été l'objet d'une chronique caustique pour son usage de cette citation : "L'espérance est un risque à courir, c'est même le risque des risques..."
Georges Bernanos, portrait d'un homme libre
Un film de Jean-Pascal Hattu et Yves Bernanos
A voir ce jeudi 13 octobre à 23
sur France 3 Hauts-de-France
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