La secrétaire d'Etat française auprès de la ministre des armées, Geneviève Darrieussecq, s'est entretenue jeudi avec le ministre australien des Anciens combattants, Dan Tehan, qui lui avait demandé la veille des "clarifications" sur un projet d'implantation de six éoliennes sur le champ de bataille de Bullecourt, dans le Pas-de-Calais.
C'est dans ce secteur que plusieurs divisions britanniques et australiennes avaient tenté en avril et mai 1917 de briser la ligne allemande Hindenburg, entre Arras et Soissons. Environ 10 000 soldats Australiens y ont été tués ou blessés, mais aussi 7 000 Britanniques et 10 000 Allemands.
De nombreux corps n'ont pas été retrouvés et le site visé pour l'implantation d'éoliennes constitue une nécropole naturelle à proximité du mémorial de Bullecourt où viennent se recueillir de nombreuses familles australiennes, rappelle le communiqué de la secrétaire d'Etat.
Projet d'éoliennes à Bullecourt, un site de 1914-1918 : l'Australie attend des explications de Paris
•
©France 3 Nord Pas-de-Calais
Geneviève Darrieussecq "a indiqué à son homologue australien qu'elle entendait et partageait son émotion" et "l'a assuré de sa volonté (..) de trouver une issue en accord avec le caractère mémoriel du site et le respect dû aux dépouilles des soldats tués au combat".
Elle a annoncé qu'elle prendrait contact rapidement avec les autorités locales et nationales chargées de ce sujet.
Le projet d'éoliennes du groupe français Engie Green avait été évoqué en début de semaine dans un reportage de Sky News. La chaîne d'informations en continu soulignait que les activités agricoles actuellement menées sur le site du champ de bataille ne dérangeaient pas les associations de descendants de victimes car elles restent superficielles.
Mais l'érection d'éoliennes impliquerait de creuser la terre beaucoup plus profondément, soulignait le reportage. Au total, 46 300 Australiens sont tombés en France pendant la Première Guerre Mondiale.