Asticots, moisissures, humidité... personnels et syndicats alertent sur la vétusté d'un collège du Pas-de-Calais

Un collège en mauvais état. C'est ce que dénoncent les enseignants du collège Blaise Pascal de Mazingarbe, dans le Pas-de-Calais. Problèmes de chauffage, d'humidité, de moisissures inquiètent le personnel qui appelle le département au secours.

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"Voilà des années que l'établissement est dans cette situation-là", au téléphone Alexandre Pazgrat de la section syndicale SNES du collège Blaise Pascal de Mazingarbe (Pas-de-Calais) ne sait pas vraiment par où commencer. Professeur depuis dix ans dans l'établissement, il est formel, son collège est dans une "impasse".

Dans un communiqué publié le 5 novembre 2024, les membres du personnel de l'établissement ont décidé de prendre la parole, détaillant un "bâti scolaire vétuste" et un "sentiment d'abandon", qui dure depuis plusieurs années. Leur volonté : obtenir des financements de la part du conseil départemental du Pas-de-Calais pour rénover cet établissement de 480 élèves qui cumule les difficultés.

Un établissement construit sur une zone marécageuse

Première difficulté et pas des moindres : l'eau. Construit sur une zone marécageuse il y a plusieurs dizaines d'années, le collège doit composer avec les problématiques de l'humidité. "Nous devons faire face à des remontées capillaires d'eau, si bien que certains matins, des flaques jonchent le sol du couloir" détaille le communiqué.

L'eau, omniprésente, inonde également les murs et expose le personnel et les élèves à des moisissures. "Les taux d'humidité explosent des records dès 8 heures du matin, avant même la présence des élèves. (...) Depuis septembre, nous avons atteint des taux supérieurs à 75 %".

Professeur d'histoire-géographie, Alexandre Pazgrat compare le climat dans les salles de classe à celui d'une forêt tropicale. Particulièrement nocif pour la santé, un taux d'humidité trop élevé peut être à l'origine de troubles pulmonaires, en témoigne le cas d'un de ses amis souffrant d'une mycose des poumons depuis son arrivée dans l'établissement."

"Les études médicales que nous avons consultées le prouvent : ce n’est pas un environnement sain", poursuit le communiqué.

À ces difficultés s'ajoutent des soucis de chauffage, "la chaudière alimentant les chauffages des deux bâtiments n'est pas assez performante, si bien que des salles du bâtiment du bas se retrouvent peu chauffées depuis des années."

Et ça ne s'arrête pas là. L'établissement est de surcroît envahi par des rongeurs, "que nous entendons parfois courir dans les plafonds", mais aussi par des oiseaux. Lorsque ces animaux meurent dans les plafonds, leur putréfaction crée une odeur nauséabonde, et des asticots tombent à même le sol.

Comment l'établissement a-t-il pu en arriver là ?

"Malgré le travail exceptionnel des agents du collège qui tentent par tous les moyens (moyens qu’ils n’ont d’ailleurs plus) de rendre le quotidien des élèves et personnels moins difficile", les membres du personnel se rendent à l'évidence, leur établissement est insalubre. 

Cette situation est, pour le professeur d'histoire-géographie, le résultat de décisions politiques. Il explique : "pendant des années la voix de l'ancienne conseillère départementale n'était pas entendue. On a l'impression que nous n'étions pas une priorité pour elle. Le nouveau conseiller départemental est aussi le maire de Bully-les-Mines, une commune voisine, et bizarrement son collège jouit d'équipements flambant neufs."

En rédigeant ce communiqué avec le personnel de l'établissement il espère "une réponse du département, mais aussi poser une VMC qui tient la route". Malgré la venue de plusieurs représentants du Conseil départemental la situation ne semble pas changer. "Avant les vacances d'été, la commission hygiène santé sécurité travail (F3SCT) est venue à notre demande. Le DASEN du Pas-de-Calais devait venir en octobre, mais a dû décaler sa venue. On doit également avoir la visite du conseiller départemental."

La réponse du département

Dans un communiqué le département du Pas-de-Calais affirme que : "La forte humidité extérieure de la rentrée accumulée à celle de toute l’année 2024 avant la remise en chauffe (effective depuis le lundi 7 octobre à l’initiative du Principal) explique les phénomènes de condensation rencontrés durant cette période. Une problématique qui a incité le Département à missionner un prestataire en vue d’améliorer le système de ventilation. Au fil des semaines, grâce à la mise en œuvre du chauffage, la situation s’améliore."

Par ailleurs, le département rappelle qu'il "peut être aussi sollicité par l’établissement lui-même en cas d’imprévus via un système de dotations complémentaires, ce qui n’a pas été le cas jusqu’à présent."

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