Barrage flottant : un dispositif de lutte contre les traversées illégales vers le Royaume-Uni déployé sur l'Authie

Pour lutter contre la hausse des traversées illégales vers le Royaume-Uni en taxi-boat, les services de l'Etat installent le long de côtes des barrages flottants censés stopper l'action des passeurs. Après la Canche, c'est l'Authie qui va accueillir ce dispositif.

Pour contourner les contrôles des forces de l'ordre, avant de partir vers les côtes britanniques, de nombreux migrants se tournent vers la solution "taxi-boat": des embarcations de fortune qui partent depuis le sud du littoral pour rejoindre le Royaume-Uni. Sur leur route, des "passagers ayant payé pour la traversée" rejoignent l'embarcation explique Info Migrants, et ils "se jettent alors à l'eau pour embarquer". De cette manière, le droit maritime est contourné car les forces de l'ordre ne peuvent pas interpeller une embarcation en navigation.

Pour tenter d'endiguer le phénomène, les préfectures de la Somme et du Pas-de-Calais, ont travaillé conjointement pour mettre en place un barrage flottant sur l'Authie, alors que "douze tentatives de traversées en baie d'Authie employant cette technique ont été ainsi recensées" expliquent-elles.

Pour ce faire, les services de l'État vont installer ce dispositif composé de flotteurs rigides et de deux ancres afin de "stopper les taxi-boats dans leur course vers le rivage et ainsi sauver des vies." En raison du barrage, les activités nautiques sur l'Authie à Quend (80) et Waben (62) sont temporairement interdites depuis le 10 janvier 2024.

Déjà plusieurs barrages dans la région

Ce n'est pas la première fois que ce genre de dispositif flottant est installé dans la région. En août 2023, la Canche s'était dotée d'un tel barrage.

En septembre 2023, une portion plus au sud de l'Authie a également reçu ce dispositif.

Pour l'association Utopia 56, s'ils ont peu de visibilité sur leur efficacité, ces barrages flottants poussent ceux qui souhaiteraient rejoindre illégalement le Royaume-Uni, à prendre toujours plus de risques. "Tout ce déploiement de moyens et de technologies accroît les risques que prennent les personnes pour éviter les forces de l'ordre qui viennent à leur rencontre, déplore Alex, coordinateur d'Utopia 56 à Calais, on est toujours dans cette logique de bloquer des personnes qui ont des milliers de kilomètres derrière elles."