Dans la nuit de dimanche à lundi 22 juin, des membres du collectif "Les Ebouriffés"ont menacé d'installer une ZAD (zone à défendre) près de Berck, où est prévue la construction de Tropicalia, annoncée comme la future plus grande serre du monde. Les concepteurs du projet restent confiants.
Les opposants à Tropicalia se sont trouvés de nouveaux alliés. Dans la nuit de dimanche à lundi 22 juin, des membres du collectif "Les Ebouriffés" ont installé un drap qui a recouvert le permis de construire du projet de la "future plus grande serre du monde", dans les communes de Rang-du-Fliers et de Verton, près de Berck, dans le Pas-de-Calais.
Sur ce drap, des inscriptions en majuscules au feutre noir "Ici prochainemenent, Tropicazad". Une ZAD avec tentes et squats sur le terrain de la future serre ?
S'ils veulent faire du camping sauvage, grand bien leur fasse !
"Pour l'instant, nous ne sommes pas dans l'action, mais nous avons tout le matériel pour nous installer et occuper le terrain", explique un membre de ce collectif à nos confrères des Echos du Touquet. Nicolas Fourcroy, actionnaire cofondateur de Tropicalia, ne s'en inquiète pas : "Quelle ZAD ? C'est un terrain public, géré par les collectivités locales. S'ils veulent faire du camping sauvage, grand bien leur fasse !"
"Ce sera plus facile à faire sur un terrain public que sur un terrain privé", rétorque le Docteur Jean-Michel Jedraszak, président de l'association AIVES (Association intervillage pour un environnement sain) et un des portes-paroles du collectif "Non à Tropicalia". "On a soutenu les ZAD de Sivens et de Notre-Dame-des-Landes, pourquoi pas participer et soutenir cette possible ZAD !" Le collectif, qui regroupe 32 associations, dont ATTAC, Greenpeace ou encore Extinction Rebellion, se réjouit également de cette action "coup de poing". "L'opposition à ce projet a de multiples facettes mais une vision commune et cohérente."
Les travaux ne démarreront pas cet été
Ce mercredi 24 juin, Cédric Guérin et Nicolas Fourcroy, cofondateurs de Tropicalia, ont tenu une conférence de presse sur l'avancement des travaux. L'occasion d'en dire plus sur le calendrier. Pas question pour eux de donner une date précise pour l'instant après la propagation du coronavirus Covid-19 et du confinement, qui ont retardé les travaux et le projet, sans l'avoir affaibli économiquement. "Ils devaient débuter cet été, on a dû revoir nos plans. On est dans l'expectative", confie Nicolas Fourcroy.
Le recours judiciaire déposé en mars dernier par Le Groupement de défense de l’environnement dans l’arrondissement de Montreuil (Gdeam) devant le Tribunal administratif de Lille, contre le permis de construire, appelle les promoteurs à la prudence, Fourcroy en tête. "On ne prend pas ça à la légère. Le gel judiciaire va bientôt se terminer, on va avoir accès au dossier. On ne va pas se laisser intimider par ces écologistes radicaux, adeptes de la décroissance", confie ce juriste de formation, récemment conforté par la reconnaissance rev3, label qui promeut les projets du Nord-Pas de Calais pour une économie durable et connectée. "Un couronnement de nos efforts en matière de production renouvelable depuis 2015".
Nous sommes @rev3! @TropicaliaOpale obtient cette reconnaissance avec @OGreenEnergy #renewableenergy #greendeal Responsabilité et ambition pour nous d’entraîner le territoire de la @Ca2bm et tous ses acteurs! #tourismedurable @PhVasseur @hautsdefrance @Terraotherm @ENGIEgroup
— Tropicalia (@TropicaliaOpale) June 16, 2020
Les opposants dénoncent notamment "un projet surtout touristique, coûteux pour collectivités et qui prendra 9 hectares de terres agricoles", mais aussi "le confinement des animaux", selon Jean-Michel Jedraszak, sceptique quant à la neutralité carbone du projet.
Des opposants confiants
Ce dernier aborde ce recours judiciaire avec "espoir". "A Heuringhem, nous avons fait échouer le projet de porcherie industrielle avec moins d'élements dans le dossier que pour Tropicalia." La prudence reste pourtant de mise. "Les décisions juridiques sont parfois étranges et peuvent aller dans le sens des lobbys", affirme t-il.
La ZAD va t-elle apparaître ? Le recours juridique va t-il aboutir ? Quand les travaux vont-ils débuter ? Les actionnaires de Tropicalia feront un nouveau point après l'été. Ils espèrent toujours que cette serre, avec en son sein plantes tropicales et animaux, verra le jour d'ici deux ans et demi.