Le personnel soignant de l'hôpital de Béthune est vent debout depuis plusieurs semaines contre la menace de fermeture qui pèse sur le service de cardiologie de l'établissement. Lundi, les syndicats ont profité d'un conseil de surveillance pour mener une nouvelle action.
Personnel soignant, syndicats et élus étaient mobilisés lundi devant le centre hospitalier de Béthune-Beuvry. Tous encore sous le choc de l'annonce de la fermeture du service, programmée pour la fin octobre.
"C'est déplorable. On tournait à 93 % d'occupation des lits avec un service qui tournait bien, un personnel qui était très motivé", s'indigne Blandine Buisine, infirmière dans le service cardiologie.
"Il y a 4 cardiologues qui partent. Donc a priori, la décision qui aurait été prise, ça aurait été de fermer le service de cardiologie et cardiologie soins intensifs", précise Pascal Fovet, secrétaire général CGT à l'hôpital de Béthune.
Car au-delà de la menace sur l'emploi, c'est l'incertitude sur l'offre de soins qui alarme surtout. Dans ce bassin de population de 300 000 habitants, où l'on sait que tous les indicateurs de santé sont au rouge, on peine déjà à recruter des médecins.
Certains généralistes comme le docteur Blondel ont d'ailleurs eux aussi tiré la sonnette d'alarme.
"La fermeture d'un service de cardiologie dans un hôpital va entraîner forcément le démembrement, le démantèlement, d'autres services", détaille le praticien. "On n'imagine pas un service d'urgence sans cardiologue, un service de neuro sans cardiologue, un service de diabéto sans cardiologue. C'est une catastrophe."
Autrement dit, c'est l'avenir même de l'hôpital qui serait menacé. Alors le combat s'affiche jusque sur les murs de l'Hôtel de ville de Béthune où l'on a pourtant reçu en fin de semaine dernière quelques garanties de l'agence régionale de santé.
"Ce qu'elle m'a confirmé, c'est que pour elle il fallait absolument mobiliser les moyens pour maintenir un service de cardiologie après le 1er novembre finalement à Béthune", explique le maire UDI de Béthune, Olivier Gacquerre. "Elle m'a indiqué travailler au renforcement des équipes en s'appuyant sur le CHU de Lille, celui d'Amiens."
Un espoir, mais lundi après-midi devant le centre hospitalier bien peu croyaient vraiment à ces promesses.