Dès 4 h 30, le dépôt des bus Marinéo a été bloqué par des manifestants qui réclament toujours le retrait de la réforme des retraites. Le Réseau de transports de la Communauté d'Agglomération du Boulonnais reste perturbé, même si quelques lignes reprennent du service.
Ce n’est pas le premier blocage stratégique dans le Boulonnais. Il y a une semaine, c’était le départ des camions poubelles qui étaient bloqués à Saint-Martin-Boulogne.
Ce lundi matin, c'est au tour du réseau de transport en commune de la communauté d'agglomération du Boulonnais, Marinéo. Si les premiers chauffeurs de bus sont arrivés vers 6 heures sur le site d'Outreau, ils ont été rapidement bloqués par une quarantaine de personnes, majoritairement issues de l’intersyndicale.
Des manifestants qui aliment avec des palettes, des pneus, deux foyers allumés devant les deux entrées et sorties de bus, situées sur la zone Resurgat à Outreau.
" Nous sommes arrivés avant les chauffeurs pour leur expliquer notre action de ce matin" précise Christophe Hagneré, secrétaire général de la CGT Marée à Boulogne-sur-Mer. " Avec cette action de blocage, nous continuons de réclamer le retrait total de la réforme des retraites. Nous ne lâcherons rien."
Ce matin, tous les bus et navettes qui déversaient les communes du Boulonnais n'ont pas pu effectué de désertes. Très surpris par cette action, le directeur du site Olivier Arts explique comprendre la colère des manifestants mais pas celle du choix de leur blocage ce matin : " Je pense aux usagers qui vont travailler en bus, aux élèves qui doivent rejoindre leurs établissements scolaires. Nos passagers sont très souvent des utilisateurs avec peu de moyens, qui ne peuvent pas se payer une voiture et n'ont pas d'autres moyens de transport pour se déplacer."
Les chauffeurs patientent dans le bâtiment administratif du site de Marinéo à Outreau (62). Même si eux aussi comprennent les manifestants, ils n'ont pas rejoint le mouvement de blocage.
A noter la présence d'une dizaine de personnes parmi les manifestants se revendiquant "simples citoyens, anciens gilets jaunes" et qui participent à alimenter le foyer proche du siège social de Marinéo à Outreau (62). Pour eux les revendications contre la réforme des retraites se doublent d'une protestation contre " l'inflation généralisée des prix en France."
Ainsi Mumu, 62 ans qui assure avoir travailler plus de 43 ans et qui à la veille de son départ à la retraite " se retrouve avec un salaire de 1 200 euros" estimant que sa future pension-retraite ne couvrira pas ses charges quotidiennes. " Je vais devoir trouver un petit boulot pour compéter cette somme et certainement aussi devoir aller aux Restos du Cœurs."
Même discours pour Jésus, 29 ans, ouvrier dans le bâtiment à Calais. " Chaque jour ce déplacement me coute une fortune en essence. A un moment, aller travailler me coûtera plus cher que mon salaire."
La circulation risque d’être perturbée une bonne partie de la journée. On ignore encore pour le moment combien de temps durera le blocage. " Nous sommes en attente d'une décision de la Préfecture pour une intervention qui débloquera la situation" explique Olivier Arts, directeur Marinéo
Pour vérifier la reprise de la circulation des lignes de bus sur la totalité du réseau : consultez régulièrement la page Facebook de Marinéo.