Avec le confinement, les écoles sont fermées, tout comme les services de restauration scolaire. L'aide à la cantine pour les familles en difficulté n'est plus versée et leur budget alimentation diminue. À Boulogne-sur-Mer, le maire a décidé de leur attribuer des "tickets services alimentaires".
Avec l’allongement de la période de confinement, le casse-tête du budget pour les familles les plus démunies s’aggrave. Sans école, il faut nourrir plus de bouches à la maison. Beaucoup subissent des pertes de revenus associés à la suspension de la prise en charge des frais de restauration scolaire. La Ville de Boulogne-sur-Mer a choisi de reverser aux familles précaires l'équivalent mensuel de cette aide, en ticket alimentaire.
Des "tickets services alimentaires"
Une annonce de Frédéric Cuvillier : " Face aux difficultés dans la gestion du budget alimentation, j’ai souhaité que soient attribués des "tickets services alimentaires" d’un montant correspondant à celui de la prise en charge de la cantine des enfants pour un mois dans les cas de gratuité ou de semi-gratuité. "Soit 48 € par enfant pour les familles qui ne payaient pas la cantine, et 24 € pour celles qui versaient la moitié de la facture. Les tickets seront distribués via le CCAS local à partir du lundi 20 avril, et ne pourront être utilisés que pour de l'alimentation. Selon la mairie de Boulogne-sur-Mer, 149 familles sont concernées, pour prés de 300 enfants.
Selon le Centre d'Observation de la Société, Boulogne-sur-Mer se classe parmi les 100 villes les plus pauvres de France et sur son territoire, les associations se mobilisent tout au long de l’année pour venir en aide à des familles ou des personnes défavorisées.
L'épicerie Solidaire
Ainsi l'épicerie sociale boulonnaise du Secours Populaire tente tant bien que mal de répondre aux besoins de ses quelques 400 familles bénéficiaires. Avec les règles de confinement, impossible de réunir les conditions sanitaires suffisantes pour assurer la distribution du colis mensuel, facturé 18 euros pour une valeur réelle de plus de 120 euros. Alors les bénéficiaires viennent directement ici faire leurs courses." C'est vrai que d'habitude on a 5 ou 6 sacs de courses mais aujourd’hui pour le même prix, on en a eu qu'un seul. Mais malgré tout, ça reste beaucoup plus intéressant de venir à l’épicerie solidaire. Le prix du lait par exemple, c’est beaucoup moins cher qu'au magasin traditionnel " explique Laura Pérard, bénéficiaire , " il vaut mieux venir ici même si ce n’est pas notre colis habituel du mois. "
L'aide exceptionnelle du gouvernement
Le gouvernement a annoncé en début de semaine le versement à la mi-mai d'une aide exceptionnelle pour les familles modestes, de 100 € minimum par ménage. Insuffisant pour Pierre-Marie Gosselin, Président du Secours Populaire du Boulonnais : " Nous suivons des familles à Rinxent, Desvres, Samer, qui ne peuvent pas se déplacer à l'épicerie solidaire, et sont pénalisées. Dans leur secteur, il n'y a pas de service social ou d'association pour répondre à leurs attentes, 100 euros ne leur suffiront pas."
#Coronavirus #COVID19|
— Ministère des Solidarités et de la Santé (@MinSoliSante) April 15, 2020
Le @gouvernementFR annonce le versement le 15 mai d’une aide exceptionnelle de solidarité aux foyers les plus modestes
➡4 millions de foyers en bénéficieront
➡Ce dispositif de solidarité représente un budget de 900 millions d’€
? https://t.co/X5KLsyTgl0 pic.twitter.com/yOcDzOHniU
Pour répondre à l'urgence, cette aide exceptionnelle sera versée automatiquement par la Caisse d'allocations familiales sur les comptes des familles sans qu'elles aient à en faire la demande.
Entre difficultés financières et un confinement qui devient long, tout le monde espire à un retour à la normale et fait mesurer combien cette crise révèle les fractures et les inégalités de notre société.