Un Afghan de 21 ans a été condamné à deux ans de prison ferme ce mercredi par le tribunal de Boulogne-sur-Mer. Il avait forcé un barrage de CRS le 25 novembre 2017 avec une voiture.
Un migrant afghan de 21 ans a été condamné cemercredi à deux ans de prison ferme par le tribunal correctionnel de Boulogne-sur-Mer pour avoir forcé, le 25 novembre à Calais, un barrage de CRS avec une voiture, à bord de laquelle se trouvaient d'autres migrants.
Ce soir-là, vers 20h15, les CRS voulaient arrêter une berline. La voiture a accéléré pour échapper au contrôle et percuté un fonctionnaire au genou. Les policiers ont alors tiré pour immobiliser le véhicule, qui a fini sa course contre un grillage.
À bord, neuf migrants ont été interpellés. Des Kurdes parmi eux, puis les CRS, ont désigné le jeune Afghan comme le conducteur. Selon l'avocat des CRS constitués parties civiles, la scène a été d'une grande violence : "Les policiers se sont vus mourir ce jour-là", a avancé Me Hubert Cocquerez.
Elle est survenue dans un contexte tendu, alors que les forces de l'ordre menaient une opération de contrôle dans cette zone commerciale de Calais, après une rixe entre migrants ayant fait quatre blessés par balle.
Débats sur l'identité du conducteur
À la barre, le prévenu a affirmé avoir circulé dans le coffre de la voiture. "Les déclarations des policiers sont troubles", a noté son conseil Me Broisin. "Il faisait noir et les vitres étaient teintées"."Le CRS qui lui demande d'arrêter le moteur l'a identifié, même chose pour le CRS qui le met en joue après l'immobilisation du véhicule", a souligné le procureur Emilie Droit.
La défense s'est appuyée sur les résultats d'analyses de l'ADN prélevé sur le volant, le levier de vitesse et sur des mégots de cigarette : aucune trace ne correspondait à celle du prévenu.
Il y a "la volonté de trouver un coupable dans une affaire médiatique. Mais vous n'avez aucune preuve matérielle contre lui", a tonné Me Broisin. Pour elle, "on peut même être sûr que les trois génotypes (d'ADN retrouvé) correspondent aux trois Kurdes, qui avaient tout intérêt à désigner un Afghan au volant".
Le ministère public a demandé deux ans de prison ferme, réquisitions que le tribunal a suivies, condamnant aussi le prévenu à 500 euros d'indemnités pour chaque CRS.