La maire de Calais, Natacha Bouchart, a affirmé lundi dans un communiqué qu'elle ne "donnera pas suite aux injonctions" du Conseil d'État, qui a ordonné des mesures d'aide aux migrants, comme la création de points d'eau ou de sanitaires.
"La décision de justice du Conseil d'État est une injustice pour les Calaisiens, car elle les met de nouveau sous la menace de la recréation d'une énième Jungle. Aussi, en l'absence de politique nationale et européenne offrant une solution globale de maîtrise de l'immigration, la Ville de Calais ne donnera pas suite aux injonctions qui lui ont été faites", a déclaré Mme Bouchart dans un communiqué.
Le Conseil d'Etat a rendu sa décision ce matin et rejeté l'appel de l'Etat et de la ville de Calais. Parallèlement, Gérard Collomb a annoncé l'ouverture de deux centres d'accueil dans le Nord et le Pas-de-Calais.
La peur d'une nouvelle "Jungle"
"Je ne puis accepter de mettre en place des installations qui réuniraient à nouveau les conditions de création de campements, de bidonvilles, et de points de fixation. En réalité, il m'apparaît que la solution consistant à venir en aide aux migrants suppose avant tout leur départ vers des centres adaptés, et c'est à l'État d'avoir une réponse claire à ce sujet", a ajouté la maire de Calais.
Elle a réaffirmé qu'elle s'opposerait "à tout dispositif" et que le préfet, qui "va rencontrer les associations cette semaine", devra donc "réquisitionner". "Je prends un risque, très certainement. Dans la vie, il faut prendre des risques", a-t-elle encore lancé. Elle a également souligné que l'annonce lundi par le gouvernement de l'ouverture de deux centres pour migrants à environ 85 km de Calais serait "favorable pour Calais" et permettrait de les "accueillir dans des conditions humanitaires".