Le président des Hauts-de-France, Xavier Bertrand (ex-LR), s'est dit mercredi "déçu" de la visite d'Emmanuel Macron la veille à Calais, où le chef de l'Etat a défendu sa politique migratoire qui doit conjuguer "humanité" et "fermeté".
"Je suis déçu, parce que je m'attendais clairement à ce qu'on parle de Calais", a regretté l'ancien ministre du Travail, sur RTL. "Il a apporté son soutien au texte (projet de loi asile et immigration, NDLR), soutien aux forces de l'ordre, et soutien à son ministre de l'Intérieur, plus qu'il n'a parlé des solutions pour Calais", a-t-il indiqué.
"Sur toutes les questions régaliennes, je ne pense pas qu'(Emmanuel Macron) ait totalement conscience des menaces", a par ailleurs dénoncé l'ancien secrétaire général de l'UMP dans les colonnes du Parisien, précisant que le chef de l'Etat "a plus d'appétit pour les questions économiques".
Le président de région a néanmoins jugé que le projet de loi asile-immigration allait "dans la bonne direction". "Si j'étais parlementaire, je la voterais parce qu'elle permettra plus d'efficacité", a indiqué M. Bertrand. "Ce n'est pas parce que je ne suis pas dans le camp du président que je dois m'interdire de reconnaître que cette loi va dans la bonne direction", a-t-il poursuivi, un mois après avoir claqué la porte des Républicains.
Le président de la République était en visite mardi à Calais, ville symbole de la crise migratoire depuis près de 20 ans, en compagnie de Gérard
Collomb (Intérieur) et Nicole Belloubet (Justice). Il a notamment défendu vigoureusement le projet de loi asile-immigration, qui sera présenté en février et qui doit allier "devoir d'humanité" et "ordre républicain".