L'association a publié son second rapport sur les opérations menées par la police à Calais.
L'association "L'auberge des migrants", parmi les plus actives à Calais, a publié un nouveau rapport ce mercredi 6 juin sur les opérations menées par la police contre les abris des migrants.
Les bénévoles y dénoncent "les opérations de confiscation et les opérations de destruction" en s'appiuyant sur les observations et enregistrements de bénévoles et d'humanitaires. Des opérations qui, ajoute le rapport, "se sont grandement intensifiées depuis le 31 mars".
"Quasiment tout le matériel utilisé par les habitants pour s'abriter, dormir, se nourrir, boire, se réchauffer, se soigner est confisqué" au cours des opérations de confiscation, détaille le rapport. L'association ajoute que les demandes des réfugiés pour récupérer leurs biens "sont refusées par les officiers" ou ne portent "que sur une partie de leurs effets".
Médecins du Monde et l’équipe Hospital Run ont constaté que les éléments de soins sont confisqués
Quant aux opérations de destruction, elles auraient lieu la nuit, "souvent pendant que les exilés dorment". Les forces de l'ordre, selon les témoignages recueillis par les bénévoles, "détruisent leurs effets personnels en utilisant objets coupants, matraques et gaz CS."
Toujours selon l'association, "Médecins du Monde et l'équipe Hospital Run ont constaté que les éléments de soins sont confisqués".
36 expulsions à moins de 5°C
L'Auberge des migrants compte en sept mois 142 interventions de ces deux types, sous le nom d'expulsions forcée
Le rapport s'attarde également sur les conditions climatiques dans lesquelles se sont déroulées ces opérations : "entre octobre 2017 et avril 2018, plus de 36 expulsions forcées se sont produites alors que les températures descendaient entre 0 et 5°C."
Au moins 10 expulsions ont été faites alors qu'il y a eu plus de 10 mm de pluie sur la journée
"Entre octobre 2017 et avril 2018, plus de 36 expulsions forcées se sont produits alors que les températures descendaient entre 0 et 5°C. Encore plus grave, des exilés se sont vus privés d’abri à 5 reprises alors que les températures étaient en dessous de 0°C. (...) Au moins 10 expulsions ont été faites alors qu'il y a eu plus de 10 mm de pluie sur la journée" ajoutent les bénévoles, s'appuyant sur les données de la station boulonnaise de Météo France.
L'association appelle par ailleurs à la création d'une commission d'enquête parlementaire sur les traitements subis par les exilés à Calais. La semaine dernière, une militante accusait les CRS de confisquer les chaussures des migrants lors de contrôles.