Une bénévole de l'Auberge des Migrants a accusé les CRS de voler des chaussures aux migrants lors de contrôles dans le Calaisis. La Préfecture du Pas-de-Calais dément mais la polémique enfle.
"Dernière salopardise en date de nos amis CRS de Calais : attraper des gars, leur voler une chaussure", lance Mathilde Robert, avocate et bénévole à l'Auberge des Migrants, mardi dernier. Les "gars", on comprend que ce sont des migrants, dans le Calaisis. Et sur la photo, un ensemble de chaussures dépareillées. Une sur deux, à chaque fois.
Dernière salopardise en date de nos amis #CRS de #Calais : attraper des gars, leur voler une chaussure. pic.twitter.com/zyOxQSxElA
— Mathilde Robert (@MathildeR0BERT) 29 mai 2018
Il n'en fallait pas plus pour enflammer le réseau social, alors que les CRS sont régulièrement accusés de violences lors des contrôles, et que la Préfecture du Pas-de-Calais a décidé de répondre aux accusations depuis quelques mois - notamment à celles de Yann Moix, qui a réalisé un documentaire sur la situation du Calaisis.
Les commentaires se multiplient. Deux jours plus tard, nouvelle photo. Cette fois-ci on y aperçoit des tentes lacérées. "Ça fait bientôt 2 ans que je suis là. Ça va faire bientôt un an que cette politique d'expulsion forcée systématique est en place. Sans parler des destructions des tentes au couteau...", commente cette fois Loan Torondel, chargé de mission pour l'Auberge des Migrants.
Ça fait bientôt 2 ans que je suis là. Ça va faire bientôt un an que cette politique d'expulsion forcée systématique est en place.
— Loan Torondel (@LoanTorondel) 31 mai 2018
Sans parler des destructions des tentes au couteau... pic.twitter.com/WfSRVTfFmB
La Préfecture dément
La Préfecture du Pas-de-Calais n'a pas tardé à répondre à ces accusations, en les qualifiant de "fake news". Dans un courrier, Fabien Sudry revient surtout sur un troisième reproche envers les CRS, accusés d'avoir "déversé des seaux d'eau dans les tentes" et d'avoir "jeté leurs autres affaires dans la mare attenante".
"Attaché au respect des règles de déontologie policière, j'ai demandé au directeur départemental de la sécurité publique du Pas-de-Calais de réaliser une enquête interne. Il resort de cette enquête que les services de police n'ont mené aucune opération selon les modalités que vous dérivez", ajoute le Préfet.
Quelle valeur donner à cette enquête interne ? Difficile à dire. En revanche, une source syndicale nous informait la semaine dernière que des enquêtes confiées à l'IGPN étaient régulièrement ouvertes autour du commissariat de Calais, pour des soupçons de faits remontant parfois à plusieurs années.