À Reims, une quarantaine de migrants est installée sous des tentes dans le parc Saint-John Perse. À l’arrivée de l’hiver, la situation est de plus en plus précaire, alors les associations alertent.
Au parc Saint-John Perse de Reims, des migrants, venus pour la plupart d’Europe de l’Est, sont installés depuis 2016. Si le camp a été démantelé en juillet dernier, une quarantaine de personnes réside toujours fin novembre 2024, dans des tentes de fortunes. Ces familles viennent d’Albanie, de Géorgie et d’Arménie. Deux personnes sont aussi originaires d’Afrique.
Alain Fournier, co-fondateur du collectif Sövkipeu qui assure l’aide humanitaire du camp, détaille : « Il y a sur le camp environ 40 personnes, dont plus de la moitié d'enfants, trois de moins de trois ans. »
Trouver un toit avant l’hiver
Alors que les premiers flocons tombent dans la région ce jeudi 21 novembre, et que les températures frôlent le zéro degré, les bénévoles pointent l’urgence à trouver un toit à ces migrants abrités pour l’heure sous des tentes rudimentaires. Dominique Ovise, bénévole sur le camp depuis son instauration, il y a huit ans, détaille : "La situation est très difficile, il fait froid. Heureusement, ils peuvent faire du feu, car des personnes viennent tous les matins avec du bois. Avant, les magasins donnaient aussi des palettes, mais aujourd’hui beaucoup moins, on ne sait pas pourquoi".
L’arrivée de l’hiver est un problème pour ces migrants, elle l’est encore davantage pour les enfants et les personnes fragiles. Dominique Ovise relate : "Ce sont des familles avec de jeunes enfants, des gens malades, avec des maladies importantes. Les enfants commencent aussi à être enrhumés".
La journée, la plupart des enfants sont scolarisés, sauf ceux qui sont destinés à retourner rapidement dans leur pays.
Alerter les pouvoirs publics
Le collectif Sövkipeu a tenté d’ouvrir un dialogue avec les pouvoirs publics. « Le sous-préfet pourrait facilement trouver un bâtiment de type gymnase, où les tentes seraient installées, pour la période d’hiver. Nous l'avions déjà suggéré. Si nous n'étions pas présents, il y aurait des drames » confie Alain Fournier.
Pour l’heure, ce dialogue est resté vain. « On a déposé une demande auprès du sous-préfet pour parler de l’hiver, des hébergements possibles, de toilettes sèches éventuellement. Il a refusé de nous recevoir » conclut Dominique Ovise.