Démantèlement du camp de réfugiés de Saint-John Perse à Reims, "d'autres viendront"

Le camp de fortune du parc Saint-John Perse de Reims (Marne), où s'étaient réfugiées plusieurs dizaines de personnes provenant pour partie d'Europe de l'Est, a fait l'objet d'une évacuation le vendredi 26 juillet. Le collectif Sövkipeu et les partis de gauche dénoncent une destruction gratuite des biens qui étaient présents.

Cela faisait près d'un an que ce n'était pas arrivé. Au parc Saint-John-Perse de Reims (Marne), le bien connu camp de fortune où se sont réfugiées plusieurs dizaines de personnes en provenance pour partie d'Europe de l'Est, a été évacué et rasé.

Cela s'est passé aux aurores, le vendredi 26 juillet 2024. Sollicité par France 3 Champagne-Ardenne, un bénévole du collectif Sövkipeu, qui vient en aide aux migrants et réfugiés vivant là, ne peut que déplorer cette décision.

"Il y a un camp à Saint-John Perse depuis 2016 ou 2017. Les démantèlements étaient très fréquents et réguliers, deux à trois par an, jusqu'à il y a à peu près un an. Depuis octobre dernier, il n'y en avait pas eu."

Ce n'était pas prévu

"À notre grande surprise, les démantèlements ont repris. La police est venue à 6 heures, ce [vendredi] matin, sans avertir." Ce qui est souvent le cas. "Elle a détruit tous les matériels présents. Dans ces cas-là, les gens n'ont pas le temps de prendre tous leurs bagages."

"Les personnes présentes, dans leur grande majorité, ont été hébergées dans des hôtels. Deux familles ont été envoyées à Vitry-le-François en vue d'une possible expulsion. Ils leur ont proposé soit qu'elles soient expulsées par la force, soit de manière volontaire. Ce qui ne change pas grand-chose, à part avoir un peu d'argent si c'est volontaire..." Certaines arrivent à s'en sortir : nous avions interviewé une petite fille qui y avait résidé.

Il n'y aurait eu aucune violence physique exercée sur ces personnes. "C'est ce qu'il semblerait. En général, ils ne sont pas violents, les policiers qui viennent expulser. Il y avait des personnes pas contentes. Un adolescent a protesté, mais c'est tout."

Il faut s'attendre à ce qu'in fine, de nouvelles personnes remontent un camp. "Les mêmes causes produisent les mêmes effets. D'autres gens viendront, très probablement, même si on n'est sûr de rien. C'est ce qui se passe depuis toujours. Cette zone est concernée, car la mairie préfère que les tentes soient là plutôt qu'en centre-ville." En effet, l'espace vert se trouve au cœur du quartier périphérique de Croix-Rouge (voir le lieu sur la carte ci-dessous).

"En centre-ville, surtout en période touristique, ça dérange. Mais la mairie préfère que ce soit à cet endroit excentré." L'endroit est à la merci des éléments, que ce soit en hiver ou en été (et il n'y a pas d'eau).

Les partis de gauche composant le Nouveau Front populaire ont émis un communiqué pour dénoncer la situation. Et soutenir le collectif, joignable par courriel ou via Facebook, qui a toujours besoin de toutes les bonnes volontés et de dons matériels (le lire via le lecteur ci-dessous).

NFP Reims - Migrants - Comm... by France3 Alsace

La préfecture de la Marne a été contactée par France 3 Champagne-Ardenne le lendemain du démantèlement (comme le collectif Sövkipeu interviewé), mais n'a pas répondu à date de la publication du présent article.

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